mercredi 30 décembre 2015

"Lire, c'est vivre plus"

J'ai trouvé par hasard en librairie, un tout petit livre, édité chez L'Escampette en collaboration avec la Région Poitou-Charentes et qui s'intitule joliment : "Lire, c'est vivre plus". Parler de lecture, de livres, de littérature reste pour moi un objectif vital. Je ne peux pas passer une journée sans lire au minimum deux à trois heures, parfois moins, parfois plus... Quand je rencontre une personne qui n'ouvre jamais un livre dans sa journée ou qui n'a pas rencontré la chance d'aimer lire, je me demande comment il fait pour se passer de cet acte qui s'apparente, pour moi,  à de la respiration, à un "mise au monde" avec plus d'intensité et d'attention. L'ouvrage en question évoque cet amour de la lecture et tous les textes écrits par Christian Garcin, Alberto Manguel, François Gaudry, et bien d'autres auteurs, démontrent que l'acte de lire n'est pas anodin, banal, sans risques. Je citerai Mireille Macé : "La lecture n'est pas une activité séparée, qui serait en concurrence avec la vie ; c'est l'une de ces conduites par lesquelles, quotidiennement, nous donnons une forme, une saveur et même un style à notre existence". Les textes sont illustrés de dizaines de citations de Marcel Proust, de Pascal Quignard, de Paul Valéry, de Kafka... J'en connaissais certaines et j'en découvre d'autres avec plaisir. Ce petit bijou de papier, écrin d'un éloge de la lecture, devrait être diffusé gratuitement dans les librairies et les bibliothèques mais il ne toucherait que les lecteurs déjà  motivés. Il vaudrait mieux les trouver dans les supermarchés, les banques, les gares, etc., bref des lieux de passage... La phrase de Kafka, souvent citée : "Un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous", établit une passerelle essentielle entre un lecteur(trice) et un livre. En lisant, je me lis, je me découvre, je m'enrichis, je me remets en question, j'essaie de comprendre le monde, la société, l'autre. Ce billet sur la lecture est mon dernier de l'année 2015 et j'ai respecté le pacte que je m'étais fixée : 15 textes par mois et pas un de plus... J'aime me donner une limite, un cadre, une contrainte, comme un héritage de mon ancien métier et je possède une dédicace d'Alberto Manguel que j'avais rencontré dans une soirée littéraire. Il m'avait écrit sur son ouvrage, "Une histoire de la lecture" : "pour celle qui m'est de l'ordre dans le désordre du monde"... Pas mal pour une bibliothécaire !