mardi 21 mai 2013

"La femme infidèle"

Il m'arrive de découvrir des écrivains que j'ai négligés de lire et par la grâce d'un roman que j'ai trouvé sur une table de nouveautés à la médiathèque, je me promets de lire l'ensemble de leurs œuvres.  La semaine dernière, j'ai donc emprunté Philippe Vilain. La première phrase de "La femme infidèle" a capté mon attention : "Je ne m'oublierai jamais le jour où j'ai appris que ma femme me trompait". Ce constat froid et somme toute banal entraîne le héros dans une interrogation sans fin sur la trahison de sa "chère et douce épouse". Il faut peut-être éviter la curiosité de lire les SMS du téléphone de sa femme... Pierre Grimaldi découvre ainsi son infidélité et au lieu de crier, vociférer, s'emporter, se mettre en colère, il se tait ! Son silence devant cette trahison, cette humiliation qu'il vit alors qu'il ne pouvait pas une seule fois s'imaginer ce forfait, le conduit à observer sa femme comme un entomologiste. Il veut comprendre les raisons de cette "faute" et sa jalousie le submerge. Il y a le temps d'avant et le temps présent. Sa femme devient une inconnue, une étrangère alors qu'il la croyait "sienne", avec des qualités indéniables comme l'honnêteté, la droiture, la solidité. Son couple avait toutes les apparences de la perfection : amour, fidélité, complicité. Mais, un petit, tout petit grain de sable peut changer la vie du jour au lendemain. Philippe Vilain analyse avec un pointillisme psychologique les ressorts de la jalousie et du "désamour". Sa femme ne semble pas comprendre le changement de son mari mais elle finira par avouer sa liaison éphémère avec son "patron". Je ne dévoilerai pas la fin du roman, surprenante et inattendue... Un très bon livre sur le thème de la jalousie, un éternel ingrédient à forte dose romanesque...