mercredi 24 janvier 2018

Atelier Lectures, 4

Après Virginia Woolf et Albert Camus, trois lectrices (Evelyne, Agnès et Dany) ont lu Sylvain Tesson, "Une vie à coucher dehors", publié dans la collection Folio. Cet écrivain géographe compose une œuvre insolite, basée sur le thème du voyage, des chemins buissonniers et de la découverte. Le recueil a obtenu le prix Goncourt de la nouvelle en 2009. Les quinze textes en question emportent le lecteur(trice) de la Patagonie à l'Afghanistan en passant par la Géorgie. Les personnages de chaque nouvelle affrontent leur destin en se pliant aux forces de la nature et du hasard. Une des nouvelles, "L'asphalte" a particulièrement marqué les lectrices de l'atelier car d'une décision administratif, la construction d'une route, des événements dramatiques vont surgir dans une complète absurdité. La tonalité sombre des histoires n'a pas échappé aux lectrices qui ont quand même eu le courage de lire ce recueil jusqu'au bout... Une autre nouvelle, "Les porcs", évoque le drame terrible des éleveurs et du monde paysan. Servi par un style remarquable, ces textes méritent d'être aussi connus que son récit autobiographique, "Dans les forêts de Sibérie". Geneviève a terminé la séance en présentant le recueil de Marguerite Yourcenar, "Nouvelles orientales". La grande dame de la littérature française a écrit ses textes en 1938, puis les a remaniés en 1963. Elle était fascinée par l'Orient, en particulier par la Chine. Sa première nouvelle, la plus célèbre de toutes, se nomme "Comment Wang-Fô fut sauvé" et relate à la façon d'un conte, la vie d'un peintre, sauvé de son bourreau, grâce à la peinture. Cette allégorie d'une envolée poétique évidente, démontre que l'art sauve et sauvera le monde. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ces contes et légendes susurrent à l'oreille des lecteurs(trices) la magie du style "yourcenarien" et la magnificence de son imagination fabuleuse, inspirée par l'histoire du monde. Ces mythes et légendes, ces contes s'articulent sur le désir, sur l'amour et sur la passion. Ces "Nouvelles orientales" devraient se lire à voix haute, tellement leur musique envoûte les lectrices, et en particulier, Geneviève... L'atelier s'est donc terminé par l'évocation de cette écrivaine qui n'a pas pris une ride. Quand je lis Yourcenar, je ne suis plus de mon temps mais de tous les temps... Les nouvelles choisies et lues ont donc attiré des bonnes ou de moins bonnes critiques mais elles permettent d'approcher avec plus de facilité l'univers romanesque des écrivains choisis dans l'atelier.