jeudi 25 novembre 2021

Escapade parisienne, 1

 Dès lundi dernier, j'ai pris un TGV pour passer quatre jours à Paris. Avant le grand hiver partout, j'aime bien péleriner à la capitale pour découvrir les dernières expositions, assister à un concert, aller au théâtre, me balader dans les parcs et jardins, flâner dans les passages. Un grand bol d'air culturel bénéfique pour le moral et pour la santé. Il faut marcher beaucoup dans Paris et je n'ai pas manqué de parcourir des kilomètres et des kilomètres, les yeux captivés par la beauté de la cité. J'ai réservé ma première visite au Jardin des Tuileries sous un beau soleil malgré une bise glaciale. Comme Noël est proche, j'ai traversé le Marché de Noël des Tuileries et remarqué la Grande Roue, impressionnante par sa dimension. La balade aux Tuileries se déroule toujours avec un plaisir renouvelé : le Louvre tout près, l'arc du Carrousel,  la rue de Rivoli, la place de la Concorde. La présence des statues (les originaux sont dans les musées),  des  deux bassins, des mouettes, des feuilles mortes, apaise les passants dans ce cadre champêtre, hautement historique. Le cercueil de Jean-Jacques Rousseau aurait été disposé dans le grand bassin, drapé d'un drap étoilé avant d'être porté au Panthéon. Si le mobilier du jardin pouvait parler, on apprendrait des millions de potins sur la vie parisienne depuis des siècles. Cet espace serein fréquenté par les touristes et par les Parisiens possède un charme particulier, un charme incommensurable. J'ai traversé la Place de la Concorde toujours aussi envahie de véhicules, puis, je n'ai pas résisté à l'attraction de la Dame de fer, notre Tour Eiffel nationale, solide sur des quatre pattes, élancée, ferrailleuse et indomptable. Le soir, j'avais réservé une place aux Théâtres des Champs Elysées pour un concert d'Haendel, l'oratorio "Théodora" avec Lisette Oropesa, Joyce DiDonato, Paul-Antoine Bénos-Djian et l'orchestre Il Pomo d'Oro, dirigé par le génial et dynamique, Maxim Emelyanychev. Un spectacle magique, magnifique et inoubliable. Assister "en vrai" à un concert classique, baroque, choral ou instrumental donne une "aura" à l'œuvre chantée en solo, en duo et avec le chœur. La musique et les voix nous enveloppent le corps et l'esprit, ensorcellent nos sens et nous transforment en bulles aériennes loin de la pesanteur ordinaire et quotidienne. Un mirage et un miracle que seule la musique in vivo peut provoquer dans un espace clos et protégé. L'Education nationale devrait recruter des musiciens pour accueillir les élèves et les étudiants. Je suis sûre que l'on verrait des résultats positifs en quelques mois... Je rêve évidemment mais c'est parfois une douceur d'être de penser comme Nietzsche que "vivre sans musique serait une erreur". Une première journée rythmée par les paysages familiers de Paris et par un musicien génial, mon cher Haendel.