mercredi 2 novembre 2022

Atelier Littérature, 2

 Mylène a beaucoup aimé le récit de Lola Lafon, "Quand tu écouteras cette chanson", qui a déjà obtenu le Prix Décembre et le prix de la revue, "Les Inrockuptibles". Odile avait évoqué ce coup de cœur dans l'atelier de septembre. Cet ouvrage émouvant raconte Anne Franck à Amsterdam et redonne l'envie de se replonger dans le journal de la jeune fille, victime de l'Holocauste. Mylène a lu un extrait du livre de Lola Lafon et ce passage significatif a confirmé l'intérêt de ce témoignage essentiel. Annette a eu un certain courage de choisir un roman imposant, "La part des cendres" de l'écrivaine, Emmanuelle Favier. Ce livre est "inracontable" tellement il brasse une infinité de thèmes. De l'incendie de Moscou à un manoir breton, de Dresde à Odessa, de Nuremberg à New York, l'écrivaine nous emporte dans une fresque monumentale où l'on croise des héros de l'Histoire, des monstres nazis, des écrivains enchantés comme Marguerite Yourcenar. Une cassette contenant le journal de la Comtesse de Ségur circule de génération en génération. Un personnage, Mathilde, hérite de cet objet. Devenue adulte, elle se passionne pour les objets d'art volés, et travaille dans une commission qui remet de l'ordre dans les spoliations des Juifs. Ce roman exceptionnel, d'une écriture flamboyante, mériterait un commentaire plus complet. Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt et je partage l'avis d'Annette : un livre original, touffu, foisonnant, pléthorique, cultivé, et qui, hélas, n'obtiendra aucun prix littéraire. Trop exigeant, trop "élitiste" certainement. Colette a bien apprécié "Sa préférée" de Sarah Jollien-Fardel. Ce roman terrible met en scène les dégâts psychiques de la maltraitance dans les familles toxiques. La petite Jeanne a vu son père alcoolique tyranniser sa famille en humiliations diverses. Pas de mots inutiles, des phrases courtes et précises. Une description quasi clinique de la violence intrafamiliale. La narratrice évoque cette tragédie car sa sœur, violée par son père, se suicidera. Comment survivre à ce naufrage ? Il faut, malgré tout, lire ce récit puissant qui n'est pas, selon Colette, une "lecture joie". Odile n'a pas été emballée par "Que reviennent ceux qui sont loin" de Pierre Adrian, publié chez Gallimard alors que Geneviève l'a bien aimé. Après de longues années d'absence, un jeune homme retourne en Bretagne dans la grande maison familiale pendant le mois d'août. Plage, balades, fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps passé. Cette chronique douce-amère commence dans une lumière d'été et se termine par un drame. Pascale a présenté "La vie clandestine" de Monica Sabolo, publié chez Gallimard. Les années Action directe des années 80 passionnent l'écrivaine qui trouve dans ce groupe de terroristes d'extrême gauche des points communs avec son propre passé : le silence, le secret et la violence. Elle pose la question : comment vivre en ayant commis l'irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons connaître ? Un roman fort de Monica Sabolo sur la complexité des êtres et qui figure sur la liste du Prix Médicis.