mardi 6 décembre 2022

Atelier Littérature, 1

 Malgré quelques amies lectrices absentes, l'Atelier Littérature du mois de novembre s'est déroulé dans une bonne ambiance conviviale et chaleureuse en ce début d'hiver. Nous avons vécu avec plaisir ce moment de partage autour des livres qui atténue provisoirement le caractère solitaire de la lecture. J'ai proposé pour l'Atelier du 15 décembre le thème des Choses. L'exposition du Louvre sur les Natures Mortes m'a inspirée car les choses sont peintes dans leur unicité et nous parlent. Les Vanités, par exemple, nous rappellent notre finitude inéluctable. J'ai pensé aussi au roman de Georges Perec, "Les choses", où l'écrivain décrit la société de consommation des années 70. Nous avons ensuite commenté les prix littéraires de la saison automnale en s'étonnant que "Le mage de Kremin" n'ait pas obtenu le Goncourt. Ce premier roman remarquable a tout de même reçu celui de l'Académie française. Le sujet de novembre concernait l'influence des nouvelles technologies, d'Internet dans la littérature. Odile a présenté un roman de l'écrivain américain, Dave Eggers, "Le Cercle", disponible en Folio. Cette dystopie raconte l'histoire d'une jeune femme, Maé, embauchée par un géant d'Internet, qui propose un système universel prônant la civilité et la transparence. Maé se fait engloutir dans cette firme : plus de vie privée et des heures de travail de plus en plus prenantes. Le "Cercle" dénonce les travers d'un internet intrusif, totalitaire et redoutable pour la liberté individuelle. Odile avait choisi un roman difficile et quelque peu technocratique sur les dérives d'Internet. Elle a eu le mérite de nous donner envie de le découvrir malgré le pessimisme de l'écrivain américain. Geneviève a lu l'essai de Bruno Patino, "La civilisation du poisson rouge" et ce document sur les conséquences d'Internet l'a littéralement terrifiée ! Anxiété, troubles mentaux, perte de l'attention, nous devenons des poissons rouges qui tournons en rond avec huit secondes d'attention. Au-delà de cette période, nous subissons la captation de l'esprit et la société peut nous transformer en marionnettes manipulables. Ce constat lucide et nécessaire a effrayé Geneviève pourtant téméraire la plupart du temps ! Cette nouvelle servitude volontaire avec Internet pose le problème de cette civilisation "numérique". Colette a choisi un roman policier, "S'adapter ou mourir" d'Antoine Renand. Ambre a 17 ans et fuit sa famille avec son petit ami pour retrouver un homme, rencontré sur Internet. Mais, cet ambulancier soit disant banal n'est pas l'homme qu'il prétend. Le deuxième personnage a 40 ans et travaille sur un site comme modérateur. Il doit supprimer les vidéos sexuelles, violentes, choquantes, interdites par la loi. Ces deux protagonistes, pris au piège des réseaux sociaux, finiront par se rencontrer. Colette a signalé à plusieurs reprises la difficulté de lire ce type de thriller qui évoque la violence insoutenable d'une société marginale en perdition. Après les commentaires de Colette, personne n'avait vraiment envie de découvrir ce milieu sans âme et sans morale, un monde parallèle irréel. (La suite, demain)