lundi 9 novembre 2015

Escapade à Berlin, 3

Pour connaître le "roman national" de l'Allemagne, j'ai visité l'un des musées les plus importants de Berlin, le "Deutsches Historisches Museum". Installé dans l'ancien arsenal de la ville, l'architecte Pei (celui du Louvre)  a signé son aile, tout en verre en 2004. Je crois qu'il n'existe pas en France, l'équivalent, un musée consacré à l'Histoire de France. Cet immense bâtiment présente une collection hétéroclite, évoquant le pays du Haut Moyen Age à nos jours. Je me suis arrêtée plus longuement sur la période du XVIIIe siècle en remarquant dans une vitrine, l'Encyclopédie de Diderot, traduite en allemand. Les livres exposés montraient la richesse et l'importance de ce Siècle des Lumières, qui rappelle le rôle primordial, essentiel et irremplaçable des intellectuels dans la société. Ce type de musée très pédagogique évite pourtant l'austérité et n'élude pas la période sombre du nazisme. C'était hallucinant de voir toute la documentation visuelle et audiovisuelle de 1933 à 1945 : affiches de propagande, autodafés, lois de Nuremberg, persécution des Juifs, premiers camps de concentration. La Deuxième Guerre mondiale réunissait aussi des photos inédites : bombardements de Berlin, libération des camps, la capitulation, etc. Heureusement, tous les textes étaient traduits en anglais pour m'éclairer, mais les objets et les affiches suffisaient pour appréhender cette époque terrible. Après les années 80, un bout du Mur de Berlin, couvert de graffitis, trônait dans une des dernières salles et je l'avais imaginé beaucoup plus haut.  J'avais hésité à le visiter mais, quand je suis sortie, j'étais agréablement surprise par la démarche historique, sociologique et artistique des responsables du musée. La journée s'annonçait décidément marquée par l'Histoire. J'ai revu le Mur de Berlin dans le quartier de Checkpoint Charlie, le seul lieu de passage entre Berlin Ouest et Berlin Est. Beaucoup de jeunes venaient se faire photographier pour célébrer la réconciliation. J'ai fini ma journée en longeant une partie du Mur et ma curiosité m'a attirée aussi dans un espace, baptisé gravement, "la Topographie des Terreurs", qui expose des documents relatant les actions atroces des nazis, SS, miliciens de la Gestapo. Un rappel salutaire pour que cette folie nazie ne se renouvèle plus.  La survivance du Mur dans quelques quartiers symbolise la Guerre froide, mais on se réjouit quand il est devenu un vestige en 1989 ! La suite, demain.