mercredi 20 mars 2024

Lire Venise

 Avant de partir à Venise jeudi prochain pour une semaine, j'ai rêvé de cette ville de rêve avec les livres. J'ai relu les guides touristiques, les livres d'art sur la peinture vénitienne, des essais, des revues. Une escapade livresque absolument nécessaire pour préparer mon séjour. Pourtant, je connais bien cette destination mais je ne me lasserai jamais de cette ville à la forme d'un poisson dans l'Adriatique. Dans le récit de Tiziano Scarpa, "Venise est un poisson", l'écrivain vénitien raconte "l'intimité viscérale, minérale, aquatique, de la plus mirifique des cités lagunaires". Un formidable guide poétique et documentaire pour dévoiler l'identité fascinante de la ville secrète. Quand je suis là-bas, j'ai l'impression de vivre à la fois dans le présent et aussi dans le passé, magnifié par les canaux, par les palais, par les monuments. Un autre outil pour vivre à la vénitienne : "Le dictionnaire amoureux de Venise" de Philippe Sollers, un régal de culture, d'anecdotes, de sensations. Un guide indispensable pour capter l'âme de la ville marine par cet amoureux fou de Venise où il a passé des dizaines d'années au printemps et à l'automne dans l'hôtel de la Calcina, tout proche de ma location d'appartement sur les Zattere. Il écrivait ses romans et il déambulait souvent dans ce quartier, le Dorsoduro. Un des meilleurs guides (et j'en ai lu beaucoup) a été écrit par un spécialiste, Jean-Michel Brèque, publié aux Presses Universitaires de France en 2011. La préface de Dominique Fernandez apporte une caution à ce guide historique, artistique et littéraire de la Sérénissime. Une référence passionnante pour comprendre ce passé si glorieux de Venise. Mon programme de la semaine : retrouver mes chers peintres, de Carpaccio à Véronèse, de Bellini à Giorgione, de Tiepolo au Titien, de Tintoret à Guardi. Il y a tant de génies de la peinture au mètre carré dans Venise ! Et les églises ne sont souvent que des musées. Ne pas rater ce Bellini à l'église San Salvador, un Tiepolo aux Gesuiti. Revoir une vingtaine d'entre elles, retrouver les musées dont celui de l'Académie, le Peggy Guggenheim, le Ca Pesaro, le Fortuny, et d'autres. Prendre le vaporetto pour revoir la centaine de palais, aller à Torcello, au Lido, à la Guidecca. Et puis marcher dans les ruelles, arpenter les campos, humer l'air marin, regarder les mouettes virevolter. Observer les bateaux, les gondoles, les vedettes, les barques, tout ce flot vivant de transports de toutes sortes allant des ambulances à la police, des marchandises aux travaux, etc. Venise est un spectacle, un théâtre, une utopie, un mirage. Et l'eau, la mer, l'Adriatique, l'horizon, son ciel changeant à la Tiepolo. Voyage géographique dans la lagune, voyage historique dans la pierre, voyage dans un réel fanstamagorique. Pause dans ce blog jusqu'au 1er avril !