mercredi 13 novembre 2019

Escapade à Paris, 4

Mercredi, direction Saint Germain des Prés, un quartier littéraire mythique. Tout le monde connait les photos de nos intellectuels français sartriens, prises au deux Magots, au Flore, et dans les brasseries parisiennes inimitables. Même soixante ans après, l'air que l'on respire dans ce lieu sent l'amour des idées, des livres, de la littérature. Evidemment, quelques librairies ont disparu mais il en reste encore quelques unes comme Gibert Jeune, La Hune, Compagnie, etc. J'étais heureuse de me retrouver devant l'église de l'abbaye du quartier que j'ai visitée. Les Germanopratins ont bien de la chance de vivre dans ce quartier historique et je n'ose pas imaginer le prix du mètre carré pour se loger… Après cette balade aux accents nostalgiques et en me dirigeant vers le Louvre, j'ai découvert la Sainte Chapelle aux vitraux immenses, construite en sept ans en 1248. Puis, j'ai retrouvé l'odeur des livres à la Bibliothèque Mazarine, la plus ancienne bibliothèque publique de France. Située Quai Conti, elle est rattachée à l'Institut de France. Ses fonds appartenaient au cardinal Mazarin. Il m'a suffi de passer un portique avec un badge visiteur et j'ai ainsi monté le bel escalier qui m'a dirigée dans la salle d'étude. Un silence studieux et religieux régnait dans cet espace occupé par des étudiants et des chercheurs, hommes et femmes. J'ai même eu l'autorisation de prendre quelques photos pour me souvenir de cette bibliothèque de recherche, dotée de 600 000 documents dont des centaines d'incunables. Quand je vois ces murs chargés de livres anciens, ces tables de travail, ces lampes, ces passionné(es) de l'étude, je me dis que notre chère civilisation de l'imprimé n'a pas encore disparu… Dès cet été, j'avais réservé des places pour l'exposition Léonard de Vinci et j'avoue que cette visite m'a laissée sur ma faim. Pourtant, j'avais espéré une belle rencontre avec ce peintre génial. Hormis le fait que je n'ai pas attendu pour pénétrer dans le Louvre, j'ai noté la présence de milliers de touristes  du monde entier en groupe ou en solo. Même convoquée vers midi, je n'étais pas la seule sur ce créneau. Nous étions serrés, débordés, en rang d'oignons devant chaque toile du maître toscan. Je ne comprends pas l'administration du musée : pourquoi accepter tant de visiteurs dans cet espace confiné ? Je n'ai pas eu de réponse. Il faut accepter cet état de fait. Les vitrines où s'exposaient les dessins de Léonard étaient même inaccessibles... Je n'avais pas envie de jouer les coudes comme dans le métro. J'ai quand même vu les toiles les plus célèbres : le Saint Jean Baptiste, la Vierge, Sainte Anne et l'enfant Jésus, la Madone aux fuseaux, la Belle Ferronnière, le Portrait de musicien. Cela m'a quand même émue de voir ces tableaux que Léonard avait touché lui-même. Cinq cents ans après, ce génie continuait à fasciner et à passionner les amateurs d'art. Tant mieux s'il attire des milliers de visiteurs mais l'organisation de la visite s'est avérée décevante. J'ai profité de l'après-midi pour revoir quelques départements : la Grèce antique, les peintures français, italienne, hollandaise, allemande. On peut se perdre facilement dans les ailes du Louvre, un vrai labyrinthe et il faudrait des jours et des jours pour tout voir ! Parfois, je me suis retrouvée seule dans des salles délaissées par les visiteurs comme dans les rues de Venise à côté de la place San Marco. J'ai vérifié que Mona Lisa attirait toujours ses adorateurs asiatiques... Le Louvre, un monde en soi, une planète à explorer en préparant ce tour du monde de l'art. Un musée incontournable et grandiose !