jeudi 22 décembre 2011

Le cahier Livres de Libération

La première page du journal Libération m'a attirée pour son titre : les 25 livres de l'année. Il est rare de voir un titre aussi alléchant pour ceux qui aiment passionnément la littérature et les livres. Le cahier Livres de ce jeudi 22 décembre propose une sélection des meilleurs livres choisis par le journal et par des artistes. On y trouve aussi des articles très intéressants nommés rencontres littéraires avec François Bon, Marielle Macé et Jean-Marie Schaeffer. Dans la liste de Libération, je remarque les grands noms de la littérature étrangère comme Grossman, Handke, Franzen, Murakami, Benet, Burnside, Mc Ewan, etc. Pour les écrivains français, peu d'élus dans la liste. Les artistes ont choisi des livres plus décalés par rapport à la critique officielle. Je note la présence de "Clèves" de Marie Darrieussecq, "le dépaysement" de Bailly. Ces conseils de lecture me plaisent et quand des artites ou des écrivains parlent de leurs coups de coeur, j'ai envie de les emprunter ou de les acheter. En fin d'année, je communiquerai ma liste de mes vingt livres préférés sur les quatre vingt ouvrages que j'ai lus en 2011. Les rencontres littéraires nous éclairent sur l'acte de lecture et je ne peux pas m'empêcher de citer Marielle Macé qui répond à cette question : "Ne faut-il pas pourtant s'extraire du monde pour lire ?" Réponse de Marielle Macé : "C'est vrai, pour lire on commence par se retrancher, et même par se défaire du monde environnant et de ses exigences. La lecture sépare physiquement, voire socialement : on décide de suivre une ligne qui reste invisible à autrui, on acquiesce à un certain silence, à un autre état de conscience, on se laisse assiéger par une autre voix autre qui façonne entièrement, pendant un temps, notre bande-son intérieure. Le livre est comme un habitat concurrent de notre habitat ordinaire - Pascal Quignard dit qu'un lecteur se retrouve "seul chez son livre" - comme s'il demeurait tout à coup dans une maison étrangère. Mais dans ce retournement, on ne tourne pas le dos au monde. A vrai dire, on passe son temps, en lisant, à lever les yeux de son livre ; Barthes avait une belle formule pour décrire cette respiration entre le livre et le monde, ce battement assez particulier de la lecture : Ne vous est-il jamais arrivé de lire en levant la tête ?" non par désintérêt mais bien par afflux d'idées, d'associations, de réactions, de mises en rapports, non seulement on ne quitte pas la vie en lisant, mais ce qui se passe dans la lecture a presque toujours un avenir dans notre vie." C'est sur cette belle réponse que je termine ce billet...