lundi 17 octobre 2011

"Et rester vivant"

Encore un roman "autobiographique" dans cette rentrée littéraire... J'ai déjà mentionné dans mon blog le nom de Jean-Philippe Blondel que j'ai rencontré à la bibliothèque universitaire dans le cadre du Festival du Premier Roman de Chambéry. Son avant-dernier livre "G229" relatait son expérience "héroïque" de professeur d'anglais dans la banlieue parisienne. Son dernier opus avec ce beau tire "Et rester vivant" évoque le terrible accident de voiture où il a perdu sa mère et son frère aîné dans les années 80. Seul, son père survivra. Ce roman-récit nous parle du deuil, un deuil effroyable quand on perd sa famille alors que la vie s'offre à vous, à seize ans à peine. Le narrateur (Jean-Philippe Blondel ?) décide de partir en Californie, avec ses deux meilleurs amis du moment, Samuel et Laure. Après la mort de son père qui survient quatre ans après celles de sa mère et de son frère, il vend l'appartement familial pour financer son "road-movie" en Amérique, en hommage à Jack Kerouac. Le texte nostalgique de Jean-Philippe Blondel pourrait "plomber" la lecture mais malgré ce sujet très grave du deuil, cette lecture en devient lumineusement belle. Avec des phrases courtes, percutantes, familières, le narrateur transforme sa douleur et son chagrin en hymne à la vie, à la vie de sa famille perdue à tout jamais. Il se reconstruira grâce à l'amour, à son travail de professeur et évidemment à sa vocation littéraire. J'ai retrouvé dans ce roman-récit la musique si douce, si délicate de Jean-Philippe Blondel, un écrivain à suivre, dont le talent se confirme de livre en livre...