vendredi 15 octobre 2021

Atelier Littérature, 2

 Véronique a bien aimé le dernier ouvrage de l'écrivain italien, Paolo Cogneti, "La félicité du loup". Fausto, écrivain, et Silvia, artiste-peintre, se rencontrent dans le restaurant d'altitude de la station de Fontana Fredda dans le Val d'Aoste. Fausto fait office de cuisinier et Silvia de serveuse dans leur nouvelle vie. Mais quand l'hiver se termine, ils se séparent. Lui redescend en ville alors qu'elle décide de grimper sur un glacier. Vont-ils se retrouver ? Ce roman d'amour se situe dans un décor magnifique et cet écrivain, fou amoureux de la montagne, sait communiquer sa propre ferveur. Danièle a choisi le récit autobiographique d'Amélie Nothomb, "Premier sang". L'écrivaine toujours espiègle a endossé l'identité de son père pour relater sa vie quelque peu rocambolesque. Son père a grandi dans une famille folklorique où les enfants ne mangeaient pas toujours à leur faim. Consul en Afrique, Patrick Nothomb a sauvé plus de mille cinq cents otages en palabrant avec des rebelles pour régler cette affaire délicate. L'écrivaine belge rend un hommage vibrant à la grande humanité et la générosité de son père et conserve dans ce récit toute sa verve et son humour habituels. Son trentième roman a déjà conquis à juste raison un vaste public. Janelou a sélectionné "Un tesson d'éternité" de Valérie Tong Cuong, publié chez Lattès. Anna, pharmacienne, mène une existence heureuse et tranquille avec sa famille soudée. Elle s'est battue pour atteindre cet objectif. Mais, un jour, son fils est arrêté par la police dans une manifestation pour violence à l'égard des forces de l'ordre. Le monde harmonieux d'Anna s'écroule alors qu'elle le croyait solide et invulnérable. Ce beau roman évoque un destin contrarié, celui d'Anna, qui se sent culpabilisée par la conduite inexplicable de son fils égaré. Le "tesson d'éternité" symbolise-t-il cette fissure dans le cœur de cette famille ? L'écriture incisive, précise, aux phrases courtes se met au service d'une histoire familiale où tout peut basculer d'un jour à l'autre. Régine a donné un coup de griffe à une nouveauté de la rentrée, soutenue par la presse, "Mon mari" de Maud Ventura. Une épouse se plaint de l'attitude trop sage de son mari qu'elle aime à la passion... Ce roman léger et drôle n'a pas convaincue une lectrice exigeante comme Régine. Elle a préféré de loin le roman de Natasha Trethewey, "Memorial drive", publié chez L'Olivier. Natascha se penche sur le destin de sa mère, assassinée par son ex-mari, un homme blanc, un vétéran du Vietnam. Sa mère est une femme noire, subissant la violence déjà dans son premier mariage. Dans ce récit autobiographique émouvant, l'écrivaine américaine entremêle la trajectoire des femmes de sa famille avec celle d'un pays meurtri par le racisme. (La suite, lundi)