mardi 19 octobre 2021

Atelier Littérature, 4

 La deuxième partie de l'atelier était consacrée aux coups de cœur. Je voulais rectifier dans ce billet un oubli lors de l'atelier de septembre. En effet, Danièle et Mylène sont tombées sous le charme d'un livre singulier, "Odes", composé par un écrivain belge, David Van Reybrouck, publié chez Actes Sud. Cet ouvrage hybride, aborde de très nombreux thèmes sous la forme élégiaque, formant un vaste poème fervent et enthousiaste. Le narrateur évoque ses goûts et ses passions dans de nombreux domaines : musique, peinture, danse, philosophie, littérature, politique. Le sens de l'ode est défini comme une célébration d'un personnage ou d'un évènement, accompagné de musique. Humaniste engagé, l'auteur avait obtenu le prix Médicis pour son essai, "Congo, une histoire" en 2012. Les deux Odile ont partagé le même coup de cœur pour un roman formidable, "Tout sauf moi" de l'écrivaine italienne, Francesca Melandri. En 2010, à Rome, Ilaria trouve devant sa porte un jeune Ethiopien. Il raconte qu'il recherche son grand-père, Attilio Profeti, qui n'est autre que le père de la jeune femme. Troublée par ce secret de famille, Ilaria mène son enquête et découvre le parcours sombre de ce père sans scrupule. Tout un pan de l'histoire italienne se dévoile dans ce grand texte : la colonisation de l'Ethiopie sous Mussolini et ses conséquences dans l'Italie d'aujourd'hui. Cet éclairage nouveau sur cette période douloureuse s'accompagne d'une critique des années Berlusconi. Cette épopée familiale sur trois générations a vraiment enthousiasmé nos deux amies lectrices sans qu'elles se concertent sur ce choix unique, un cas rarissime dans l'atelier. Colette a présenté un premier roman, "Que sur toi se lamente le tigre" d'Emilienne Malfatto. Dans l'Irak rural, sur les rives du Tigre, une jeune fille commet l'irréparable en tombant enceinte hors mariage. Son compagnon meurt sous les bombes et le destin de la jeune femme est scellé. Plusieurs voix des membres de sa famille s'expriment dans ce beau récit poignant. Le code de l'honneur sous l'autorité masculine ne donne aucune chance à la jeune femme et à son bébé. Ce court roman aux intonations d'une tragédie grecque a obtenu le prix Goncourt du premier roman en 2021. Véronique a bien aimé un récit autobiographique de Nuala Gardner, "Le chien et l'enfant qui ne savait pas aimer", publié dans le Livre de Poche. Son fils Dale est atteint d'autisme sévère. Les institutions refusent de le prendre en charge. La vie de famille change à l'arrivée d'un chien qui va progressivement transformé Dale. Voilà pour les coups de cœur, peu nombreux, faute de temps. Le jeudi 25 novembre, nous nous retrouverons autour du thème du père dans quelques romans significatifs sur cette figure familiale centrale.