lundi 11 novembre 2013

Retour de Rome

Je reprends mon blog après une bonne semaine d'interruption. Après toutes mes lectures sur Rome, j'ai confronté les images concoctées dans mon cerveau à la réalité... J'avais réservé une chambre avec une petite terrasse dans le Campo dei Fiori, près du Tibre dans le centre historique. Tous les lieux que je voulais visiter étaient donc à ma portée en utilisant la marche ou les transports publics. Les quartiers prioritaires en cinq jours : Campo de Fiori,  Navona, Panthéon, Forum, Colisée, Capitole, Borghèse, Trastevere, Aventin et un peu de Vatican... Evidemment, j'éprouve une allergie à fleur de peau quand j'aperçois sur les sites les plus touristiques des hordes de Japonais et Chinois, toujours en groupe et jamais seuls, avec des appareils photos super perfectionnés qu'ils utilisent à chaque seconde, comme si la réalité concrète à base de pierre, de ciel et de pins parasol les intimidait. La fontaine de Trévi m'a donné un spectacle loufoque : on était loin de l'atmosphère "Dolce vita" avec des centaines de touristes qui jetaient des pièces par dessus l'épaule... Je me suis donc "refugiée" dans les beaux palais des cardinaux aux plafonds baroques pour admirer des peintures des écoles siennoise, florentine, lombarde, des Caravage puissants, des Raphaël, etc. L'amoncellement des richesses culturelles de l'art italien donne le vertige, un vertige délicieusement vécu. J'ai arpenté des musées-galeries (Spada, Pamphili, Corsini, Barberini, Altemps, le Palais des Conservateurs du Capitole) très peu fréquentés en ce mois de novembre, qui  recèlent des merveilles en fresques murales, statues, meubles, objets, toiles immenses, des Vierges et des Christs, des Saints et des Saintes, des gens du peuple, des paysages, des natures mortes, des œuvres profanes. J'ai visité une vingtaine d'églises, aussi belles les unes que les autres, avec des plafonds peints, des toiles de maître, une atmosphère recueillie et rafraîchissante. J'ai surtout été quasiment fascinée par la Rome antique, décrite dans les guides et les livres que j'avais lus avant de partir. Quand vous découvrez au détour d'une rue, l'Area  d'Argentina, le Forum romain, le Marché de Trajan, le Colisée, le Palatin, l'Aventin, les siècles s'effacent devant nous et on se prend à rêver des Empereurs romains, des Sénateurs, du petit peuple et aussi des millions d'esclaves qui ont élevé ces murs, ces colonnes, ces chapiteaux, ces fondations : un voyage dans le temps, un retour aux sources de notre patrimoine culturel, une ville merveilleuse, magique et pleine de charme... Pour boucler ce rapide parcours d'une amoureuse de l'Italie, j'avoue que j'ai évité le Vatican, trop de monde, trop d'attente pour voir la Chapelle Sixtine. J'ai quitté la ville éternelle avec regret et nostalgie et me suis jurée d'y retourner et de conserver dans ma mémoire ces pins parasol, qui s'élèvent dans le ciel comme des cierges verts ennoblissant les centaines de monuments qui forment le paysage romain.