vendredi 11 février 2022

Atelier Littérature, 2

 Geneviève nous a présenté avec enthousiasme le roman de Nuala O'Faolain, "Best love Rosie", publié chez Sabine Wespieser en 2008. Rosie décide de rentrer à Dublin après avoir travaillé dans le monde entier. Elle veut s'occuper de Min, sa vieille tante qui l'a élevée. Rosie veut aussi écrire un livre de développement personnel pour les adultes de plus de cinquante ans. Elle repart à New York pour son travail et sa tante, dépressive et alcoolique, la rejoint. Une nouvelle vie s'annonce pour elle. Galvanisée par l'ambiance américaine, elle noue des relations amicales, trouve un emploi dans un restaurant et ne veut plus rentrer en Irlande. Mais, la nostalgie s'empare de Rosie quand elle hérite d'une maison familiale en Irlande, elle finit par s'installer dans ce décor si familier de son enfance. L'écrivaine irlandaise a évoqué avec une grande tendresse, ses deux personnages féminins au caractère bien tranché. Son humour caustique, son charme certain lui permettent d'aborder des thèmes intimistes comme le sentiment maternel, l'exil, la solitude et l'avancée inexorable de l'âge. Ce roman lumineux a vraiment touché Geneviève qui nous a donné envie de le lire. Nuala O'Faolain est malheureusement décédée en 2008 à la parution de son livre à l'âge de 68 ans. Danièle a choisi "Dans le café de la jeunesse perdue" de Patrick Modiano. J'ai commenté ce roman dans mon blog et pour ne pas me répéter, je ne résumerai pas l'intrigue. Danièle a aimé cette atmosphère parisienne, le portrait de Louki, cette jeune fille insaisissable, son histoire familiale bancale et ses relations évanescentes. Le destin tragique de Louki met un point final à une vie précaire. Ce roman très modianesque se lit avec une certaine nostalgie des années 60 et comme dans toutes ses œuvres, l'écrivain se lance toujours dans une enquête sur les traces du passé, d'un passé opaque, mystérieux, évanoui. Odile a présenté "L'année de la pensée magique" de Joan Didion. Disparue en décembre 2021, l'écrivaine américaine a écrit ce récit autobiographique après la mort de son mari adoré avec lequel elle a vécu pendant 40 ans. Elle ne se résigne pas à la mort de son époux, s'occupe de sa fille hospitalisée, et rappelle sans cesse les derniers moments de sa vie heureuse. Quand on perd son compagnon ou sa compagne, Joan Didion dit avec pudeur, avec sobriété que la vie s'arrête. Cette expérience indicible passe malgré tout par les mots, par la littérature. Un classique à lire absolument sur le deuil et sur la perte. (La suite, mardi)