vendredi 3 juin 2022

Atelier Littérature, 4

Odile, notre nouvelle recrue à l'atelier, a présenté avec enthousiasme le récit autobiographique de Daniel Mendelsohn, "Une Odyssée : un père, un fils, une épopée", paru en 2019. L'écrivain américain, helléniste passionné, se saisit de l'Odyssée d'Homère pour raconter avec un émerveillement partagé, le périple en Méditerranée qu'il a entrepris avec son père, Jay, âgé de quatre-vingt-un ans. Ils se découvrent pendant les dix jours d'une croisière sur les traces d'Ulysse. Cette exploration ne peut qu'enchanter le lecteur(trice) autour de l'enfance et de la mort, de l'amour et du voyage et surtout de la filiation et de la transmission. Ce récit magnifique a comblé Odile comme il m'avait aussi charmée à sa sortie. Daniel Mendelsohn a aussi écrit un récit essentiel sur la Shoah, "Les Disparus", témoignage déchirant et émouvant sur sa famille en Pologne, tous déportés et morts sans laisser des traces. Danièle a évoqué le roman de Gyrdir Eliassor, "Requiem" paru en février 2022. L'auteur islandais raconte l'histoire de Jona qui entend de la musique en toute chose : du sifflement de la bouilloire au ronronnement du congélateur. Il note tout dans son carnet. Il quitte Reykjavik pour un village afin de composer une œuvre décisive, une marche funèbre ou une étude pour violoncelle. Mais, un jour, il perd ses repères en égarant son précieux carnet. Ce roman subtil et mélancolique pose la question de la création artistique. Un beau roman, selon Danièle, hors des sentiers battus. Annette a présenté le dernier livre de Ludmila Oulitskaïa, "Le corps de l'âme", paru chez Gallimard en 2022.  Comment raconter ce merveilleux recueil de nouvelles que j'ai lu récemment sur les conseils avisés d'Annette ? Quand il est question de l'âme, il semble impossible de la définir, de la qualifier, de l'analyser. Pourtant, l'écrivaine russe réussit à travers son écriture poétique à décrire les destins parfois fabuleux de ses personnages qui portent en eux ce supplément d'âme si mystérieux et si rare. Ce recueil mérite un billet entier dans ce blog. Annette a raconté l'histoire d'un chien en peluche qui a perdu un œil. Et cet œil perdu se retrouve dans le regard du nouveau-né. Il faut lire cette grande écrivaine russe qui nous réconcilie avec l'âme russe que l'autocrate P. ne semble pas posséder. Voilà pour les coups de cœur de mai. De bonnes idées de lecture pour l'été prochain.