jeudi 7 mars 2013

Hommage à Stéphane Hessel

J'ai regardé l'hommage de la République à Stéphane Hessel : cérémonie émouvante sans le côté trop souvent grandiloquent d'un événement chargé d'Histoire, écrasé d'honneurs. J'ai écouté les deux discours officiels et le poème d'Apollinaire lu par Carole Bouquet. Un grand résistant, ami de Stéphane Hessel, nous a relaté sa grande et belle vie que tout citoyen "éclairé" connaît à travers les nombreux articles de presse, les émissions de télé et les débats depuis trois ans. Ce contemporain, qui avait l'âge de mes parents, eux aussi disparus,  a connu la guerre de 39, la Résistance, Londres, les camps, la torture, la vie politique à gauche, la participation active à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, l'accompagnement des "sans toit, sans papiers", des humbles, des perdants, des exclus, des pauvres. Cet homme indigné n'avait de cesse de plaider la cause des "cassés" de la vie, de ceux et de celles qui n'ont pas la chance de naître du "bon côté", pays, fortune, santé, etc. Son petit livre tiré à cinq millions d'exemplaires à travers le monde, "Indignez-vous", a frappé les jeunes de tous les pays et par conséquent, a peut-être permis l'arrivée de la gauche au pouvoir. S'indigner contre l'injustice reste et restera le credo de la gauche, de tous les gauches et doit être aussi la devise vraiment vécue de la république. Ce très charmant Monsieur donnait aussi une image du grand âge, loin des clichés sur la vieillesse, naufrage du corps et de l'esprit. Il était vif, alerte, piquant, anticonformiste et courageux. Il a aussi remis à la mode l'amour de la culture et de la poésie, car il pouvait réciter des centaines de poèmes. Loin de le ridiculiser, il affirmait sa passion avec une candeur désarmante. Je ne veux pas relever les polémiques sur ses engagements divers et mal perçus par certains. Je voulais rendre un simple hommage d'une citoyenne à un grand, très grand Monsieur qui va nous manquer...