mardi 16 mars 2021

Un triste anniversaire

 Un an déjà... Des mots, une "novlangue", à la Orwell a contaminé notre langage courant depuis un an : coronavirus, Covid, virus, variant, distanciation sociale, masque FFP2, gel hydroalcoolique, patient zéro, taux d'incidence, gestes barrières, confinement, cluster, Astrazeneca, comorbidité, asymptomatique, écouvillon, etc. Je pourrais établir une liste à la Prévert ou à la Perec. Il existe d'ailleurs des lexiques spécialisés sur la pandémie que l'on trouve facilement sur google. Au moins, cette crise sanitaire aura enrichi notre vocabulaire quotidien en intégrant du médical. Quand j'étais confinée en mars dernier, je n'aurais jamais imaginé que le virus serait encore là, un an après, à roder autour de nous, à s'infiltrer dans nos vies comme un ennemi invisible, sournois, hypocrite. Certains épidémiologistes commencent à avouer que ce virus va muter et muter pendant de longues années. Comment vivre avec cette menace qui n'en finit pas de nous inquiéter ? L'Etat sauveur fait tout pour nous protéger. Mais, le manque des masques a déjà ébranlé notre confiance. Un an après, la lenteur de la vaccination accentue la déception des citoyens. La vie sociale s'est rétrécie, racornie comme une peau de chagrin : des liens familiaux plus rares, des amitiés plus lointaines, des sorties minimales pour assurer l'essentiel et une vie culturelle sans musée, ni cinéma. Mais heureusement, les librairies et les bibliothèques nous accueillent encore pour notre bonheur de lecteur(trice)...  Maintenant, il faut s'adonner à la rêverie du futur, d'un futur qui prend du retard, une perspective qui s'éloigne. Il reste un problème de taille : à force de privations diverses, le désir de retrouver une vie meilleure s'est anesthésié tellement l'incertitude règne. Seul, le vaccin nous sauvera. Il faut sagement et docilement attendre son tour. Un an après, chacun peut ressentir un sentiment de lassitude résignée. Mais, nous ne sommes pas tout seuls devant ce drame, notre cher continent européen subit ce fléau et voir mes amis italiens confinés de nouveau suscite un élan de solidarité. Pour maintenir une certaine santé morale et tant que nous ne sommes pas encore confinés comme en mars dernier, profitons des balades dans la nature, autour du lac ou en montagne sans restriction de kilomètres, fréquentons les seuls lieux culturels ouverts, évitons d'attraper ce Covid redoutable avec ses quasi 100 000 morts (une hécatombe !),  soyons encore un peu patients et rêvons d'un avenir où chacun portera une cuirasse vaccinale qui permettra un retour à une vie plus réjouissante !