lundi 14 août 2023

"La Cousine Bette", Honoré de Balzac, 1

 J'avais envie de relire un roman de Balzac cet été après avoir vu l'émission sur l'écrivain, diffusée sur France 5. J'ai choisi "La Cousine Bette" dans l'édition Garnier-Flammarion en poche. L'abondance des notes en bas de page nous éclaire beaucoup sur le monde balzacien, une planète fictionnelle impressionnante par la quantité de personnages et de situations romanesques. On peut aussi sauter toutes ces notes et poursuivre la lecture sans l'interrompre. Que raconte l'écrivain de la Comédie humaine ? Publié en 1846, le roman fait partie des "Scènes de la vie parisienne". La cousine Lisbeth Fischer, surnommée Bette, est recueillie par sa cousine, Adeline Hulot, qui a pitié de sa pauvreté. A plus de quarante ans, elle rumine une vengeance impitoyable : sa vie ressemble à un ratage total : aucune famille proche, ni mari, ni enfant, aucun métier et d'une solitude extrême. Elle va s'associer avec une jeune courtisane, Valérie Marneffe, qui séduit le pitoyable Hulot, le mari d'Adeline. Cette femme sans scrupules passe un pacte diabolique avec la cousine Bette pour détruire la famille d'Adeline. La cousine Bette s'est entichée d'un jeune comte polonais exilé, orfèvre artiste et elle va tout faire pour le sauver de la misère. Mais ce jeune homme n'éprouve qu'une grande gratitude et repousse une proposition de mariage avec Lisbeth. D'autant plus qu'il est tombé fou amoureux d'Hortense, la fille d'Adeline et du Baron Hulot. Le mariage a lieu entre les deux tourtereaux. Valérie poursuit ses conquêtes avec un commerçant parvenu, Célestin Crevel alors qu'elle est aussi mariée avec un bureaucrate ambitieux, seulement petit chef dans son service administratif. Dans un registre balzacien, le couple Bette-Valérie représente le vice absolu et Adeline représente la vertu. Adeline pardonne tout à son baron de mari, submergé par son désir sexuel auquel il sacrifie tout. La cousine Bette, aigrie, laide, maladivement jalouse va ourdir un complot permanent contre sa cousine Adeline en misant sur une hypocrisie trompeuse avec cette famille Hulot. Et surtout dans ce roman, il est question d'argent, de francs mais dans les notes de bas de page, le franc de l'époque est converti en euros. Dans un des restaurants que fréquentaient les parisiens, un repas pouvait coûter jusqu'à 170 euros ! L'argent rythme la vie des personnages entre richesse et faillite, dettes et héritages, pensions et charges. L'argent ou le destin raté ou réussi, une étrange situation pour le baron Hulot en particulier qui va mettre toute sa famille en danger. (La suite, demain)