jeudi 17 novembre 2022

Escapade à Paris, 5

 Après ma visite de la BNF Richelieu, je ne voulais pas manquer aussi une rétrospective d'un peintre viennois expressionniste, Oscar Kokoschka (1886-1980) au Musée d'Art Moderne de Paris. Quand je monte à Paris, je me rends souvent dans ce musée de la ville de Paris dans le 16e arrondissement qui réunit une collection extraordinaire de peintres modernes du XXe et du XXIe siècle. De Braque à Picasso, de Giacometti à Brancusi, de Chirico à Modigliani, ce musée exemplaire et éclectique présente l'ensemble de la production artistique picturale et sculpturale de nos temps modernes. Installé dans une aile du Palais de Tokyo, bâtiment Art déco emblématique de Paris, ce musée immense propose une balade formidable dans le monde de l'art. J'ai revu avec plaisir des toiles mythiques dont celles de Zao Wou Ki, Vieira Da Silva, Bonnard, etc. La salle de la Fée électricité de Raoul Dufy raconte les progrès scientifiques et techniques de la société française. J'étais venue pour Kokoschka et j'ai vu ses toiles très provocantes. Cet artiste, mais aussi écrivain et poète, peint les états d'âme de son époque. Enfant terrible de Vienne, ami de Klimt et de Loos, il inspire aussi Egon Schiele. Dans les portraits qu'il dresse, il met en lumière "l'intériorité de ses modèles avec une efficacité inégalée". Amant malheureux d'Alma Mahler, il s'engage dans l'armée pendant la Première Guerre Mondiale. Il sera gravement blessé. Voyageur compulsif, il parcourt l'Europe, l'Afrique, au Moyen Orient. Les nazis considèrent son art comme "dégénéré". et excluent ses tableaux des musées allemands. Le peintre fuit alors en Angleterre et s'engage dans la Résistance. Après la guerre, il devient une référence de la scène internationale intellectuelle. Il s'installe en Suisse en 1951 jusqu'à sa mort en 1980. Quand j'ai contemplé ses toiles, je n'étais pas dans un admiration béate que procure l'art "ancien" comme Raphaël ou Bellini, Le Caravage ou Le Tintoret. Mais, je me trouvais devant un novateur, un provocateur et un écorché vif. Sa démarche artistique sans concession bouscule le regard habitué à la beauté classique. Comme ses frères en art, Egon Schiele et Gustav Klimt, il ne laisse personne indifférent et provoque même une curiosité piquante pour comprendre leur monde intérieur. Oscar Kokoschka prendra le chemin de Bilbao en 2023 au Musée Guggenheim. En l'espace de trois jours, j'ai constitué ma réserve d'images pour l'hiver, des belles images au Louvre et à Orsay, des images décapantes avec Munch et Kokoschka, des sculptures antiques, des vases grecs, des manuscrits, des enluminures, des estampes, et Paris en toile de fond avec sa Tour Eiffel vigilante et omniprésente comme la plus grande toile du monde aux tons gris avec des touches bleues venues du ciel. Si on aime les musées, direction Paris !