lundi 16 juin 2014

Atelier d'écriture

Demain, nous allons nous retrouver une bonne quinzaine de lectrices et "d'écrivantes" dans un parc de Cognin. On va parler de lectures, de nos textes écrits dans l'année et ces retrouvailles vont clore une année riche en découvertes et en surprises. Il faut absolument cultiver les "fleurs de l'esprit", et nous sommes de sacrées jardinières, bien modestes évidemment à notre façon mais réunir ainsi une petite communauté (composée de femmes... où sont les hommes dans ce monde de la lecture et de l'écriture ? ) constitue un pari réussi, tellement l'envie de lire et le besoin d'écrire demeurent en nous comme une nécessité nourrissante. On avait un exercice pour ce mardi : relater une scène vécue dans un supermarché après avoir lu l'ouvrage d'Annie Ernaux, "Regarde les lumières, mon amour" et voici mon texte : "Fait divers
Un samedi après-midi, j'avais encore quelques petits achats à faire dans une supérette du quartier. "Quelle corvée, ces courses perpétuelles !" Je choisissais un peu au hasard, en marmonnant "attention aux dates de fraîcheur, zut, ils n'ont plus la marque de mes fromages blancs, c'est un peu cher, et si je changeais d'habitude pour les bouteilles d'eau, ah le chocolat, non, ma ligne à surveiller de près avec l'âge, on prend facilement du poids, je craque pour un sorbet à la mangue et ce rosé de Provence, adieu la charcuterie et vive les pommes à croquer". Mes pensées défilaient dans ma tête à une vitesse juvénile. Il faut se rendre compte de l'immense responsabilité des femmes qui font leurs "emplettes" chaque jour de l'année pour nourrir leur famille, car je vois souvent plus de femmes que d'hommes dans ces espaces alimentaires... Je me dirigeais vers la sortie pour régler. Un jeune homme déposait un carton de bières et des chips sur le plateau noir de la caisse (une soirée de foot à la télé ?), une dame très âgée attendait patiemment et laissait passer les clients (c'était ces seuls moments de contact avec les humains dans sa journée de solitude), un mère épuisée avec une poussette et un bébé déballait ses produits avec lenteur et fatalisme (elle est loin l'image de la maman éblouie par la maternité...). Je commençais à montrer moi aussi mon choix de vie alimentaire quand un jeune homme surgit, se pencha vers la caisse et en cinq secondes, saisit les quelques billets du tiroir et s'enfuit en courant. Nous étions tétanisés et le responsable du magasin comprenant cet incident, aussi rapide qu'un éclair, se mit à le poursuivre, sans succès... C'était un samedi après-midi de juin, un peu trop calme dans une petite supérette de quartier... Il s'en passe des "choses" dans un espace aussi simple et banal... J'espère que ce jeune homme a fait ses courses dans une autre épicerie !"