dimanche 10 avril 2016

Retour de Naples, 3

La ville de Rome m'avait fascinée et me fascinera longtemps, mais Naples est une ville unique au monde. J'aime beaucoup la mythologie grecque et quand j'ai appris que Parthénope, la sirène enchanteresse de l'Odyssée, s'est échouée sur la côte napolitaine, je ne pouvais que me réjouir de ce mythe. Ulysse a délaissé la sirène et a poursuivi sa route. La malheureuse s'est échouée par chagrin d'amour dans le golfe. Dans ce lieu bercé par les dieux et les déesses de l'Antiquité,  Naples offre un choix patrimonial incontestable : plus de 400 églises, des dizaines de palais, de châteaux, de couvents, de monastères. Je ne vais pas relater toutes mes visites car je préfère me souvenir des lieux les plus magiques. Je retiendrai en particulier l'ensemble religieux Santa Chiara avec son église (1324) et surtout le cloître des Clarisses du XVIIIe siècle,  planté d'orangers et de glycines, entouré de murets et de piliers couverts de majoliques éclatantes : un havre de paix et de sérénité malgré sa situation dans un quartier populaire. Dans mes nombreuses visites d'églises et de couvents, je me souviens surtout de la "Certosa di San Martino" du XIVe siècle, accolée au Castel San'Elmo. Ces deux entités culturelles surplombent la baie et offrent une vue à couper le souffle : la présence permanente du Vésuve, l'emblème naturel de la ville, les quartiers colorés s'étalant tout au long du golfe, le port industriel et l'embarcadère des ferrys en partance pour les îles proches. Tout invite au voyage et au mouvement. Quant aux églises toutes magnifiques, celle de "Pio Monte de la Misericordia" a attiré particulièrement mon attention car un "Caravage" est exposé derrière un autel. J'ai vu ses tableaux à Rome et je voulais découvrir cette œuvre majeure. Quelques chaises étaient disposées sur le devant pour admirer la toile toujours aussi puissante que les autres. J'ai débusqué aussi deux palais baroques, dont l'un possédait un autre Caravage et une Artemisia Gentileschi, la seule femme peintre de cette époque... A chaque kilomètre effectué, une merveille assurée... Merci aux guides culturels, incontournables agents de curiosité et de chasse aux trésors artistiques.