lundi 27 mai 2013

Festival du Premier Roman

Du 23 mai au 26 mai, Chambéry a fêté la 26e édition du Festival du Premier roman. Je n'évoquerai pas les nombreux écrivains invités pendant ces quatre journées, mais je veux rendre compte des trois rencontres au cours de ces jours froides de mai. Jeudi, j'ai vu Jeanne Benameur et Hervé Bel dans une rencontre intitulée "L'avenir est un long passé". J'ai glané quelques expressions et formules. De Jeanne Benameur : "Le grand âge, c'est l'âge de la liberté", "Il faut quitter la peur d'avoir peur", "Ne pas faire son deuil, il faut vivre avec", "Chaque jour est un univers à explorer", "Chacun de nous est ombre et lumière", "Aimer de loin, aimer de près". Le roman de Jeanne Benameur, "Profanes" avait conquis tout le public présent dans la salle. Aucune contradiction n'a été exprimée dans les questions posées à la fin de la présentation. Jeanne Benameur a montré une belle empathie pour ses lectrices (peu d'hommes dans l'assemblée...) On a aussi écouté Hervé Bel mais comme je n'ai pas lu son roman "Les choix secrets", je ne peux mentionner les éléments de la discussion.  Je n'ai pas résisté à poser la question sur leurs préférences littéraires. Jeanne Benameur a parlé de Virginia Woolf comme sa référence absolue (évidemment) et Hervé Bel, de Proust et de Flaubert (avis partagé)... Vendredi, j'ai assisté à la rencontre de Jeanne Benameur (encore elle) et Elisabeth Laureau-Daull sur le thème de la vieillesse "Fin de partie". Le débat était un peu "décalé" car les deux romans n'évoluent pas dans la même galaxie littéraire. "Le syndrome de glissement" d'Elisabeth Laureau-Daull ressemble à un roman documentaire "sympathique" sur les maltraitances dans les maisons de retraite où on oublie trop souvent que nos anciens restent des adultes dignes de considération et de respect. Son roman "militant" dans le bon sens du terme se lit d'une traite. Son personnage de vieille dame de 85 ans entre en résistance contre les maltraitances verbales et physiques de son institution. Vendredi, j'ai assisté à ma troisième rencontre avec Véronique Merlier et son roman "Angle mort" (j'ai déjà écrit un billet bienveillant à son sujet). Elle a lu des extraits de son livre et elle a parlé surtout du séisme dans un couple quand on apprend la véritable identité de son conjoint que l'on ne connaissait pas vraiment. En l'occurrence, son personnage se libère de son carcan familial hétérosexuel pour vivre enfin sa vraie vie. Le débat n'a pas eu lieu après la présentation du livre, peut-être que le sujet est encore bien tabou dans la société française, pas si tolérante et si ouverte qu'on veut bien le croire... Voilà pour ce Festival de Chambéry, bien organisé et bien rodé, mais j'avoue que je préfère y assister à  doses homéopathiques à l'inverse de certaines lectrices motivées fréquentant les séances de signature et les rencontres comme des marathoniennes infatigables... Il faut souhaiter que ce festival littéraire soit maintenu malgré la crise et j'éprouve une certaine gratitude envers les organisateurs et les "donateurs" (mairie, etc.) pour ces moments de qualité dans ces quatre jours dédiés à la rencontre d'écrivains, confirmés ou débutants, qui donnent envie de lire, d'écrire et d'aimer la littérature !