mercredi 8 mars 2023

Le 8 Mars, Hommage national à Gisèle Halimi

Dans le cadre symbolique de la Journée internationale du droit des femmes, notre Président va rendre un hommage solennel à Gisèle Halimi, disparue en 2020. Cette femme est devenue une icône pour les féministes et sa "panthéonisation" est à l'ordre du jour même si quelques réticences perdurent. L'avocate féministe et anticolonialiste n'avait toujours pas reçu de reconnaissance officielle de la part de l'Etat. D'origine tunisienne, Gisèle Halimi est née en 1927. Elle fait des études de droit à Tunis et devient avocate à partir des années 50. Sa réputation de femme politique engagée à gauche se manifeste lors de sa défense d'une activiste militante algérienne, Djamila Boupacha. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle ose attaquer les méthodes brutales de l'armée française au moment de la Guerre d'Algérie. En 1971, elle signe le "Manifeste des 343" réunissant les femmes déclarant avoir avorté clandestinement. Sa lutte pour la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) se concrétisera en 1975 grâce à Simone Veil. Une deuxième loi, celle qui définit l'attentat à la pudeur et le viol, sera votée en 1980. Le viol est dorénavant considéré comme un crime alors qu'il était traité comme un délit ! L'avocate, proche de François Mitterrand, devient députée socialiste en 1981. Elle milite pour la parité hommes-femmes en politique et occupera des fonctions à l'UNESCO et à l'ONU. Européenne convaincue, elle voulait étendre les droits des femmes à l'ensemble des citoyennes de chaque pays membre de l'Union européenne. Pour mieux connaître cette féministe emblématique, il suffit de lire ses récits autobiographiques :  "Le lait de l'oranger", "Fritna", "Ne vous résignez jamais". Je me demande si la jeunesse d'aujourd'hui connait son itinéraire exemplaire. L'hommage rendu par notre Président se révèle donc nécessaire. Il a annoncé dans son discours l'inscription de l'IVG dans la Constitution pour rendre cette liberté intouchable. Une belle conquête républicaine. Je me souviens d'un slogan très marquant des luttes féministes : "Mon corps m'appartient". On pourrait ajouter : "mon esprit m'appartient, ma vie m'appartient", etc. Cette journée symbole pour parler des femmes et du féminisme dans les médias me semble importante et pour ma part, je pense aux femmes Afghanes, interdites d'école, interdites de vie, victimes d'un patriarcat islamiste odieux et horrible. Restons vigilantes !