vendredi 16 novembre 2018

Atelier Lectures, 2

Je poursuis l'évocation des coups de cœur avec Mylène (et je partage ce choix) : celui du récit de Robert Badinter sur sa grand-mère, "Idiss". Le portrait de cette femme courage, venue de la Bessarabie, est tracé avec une sincérité émouvante de la part de cet homme si respectueux qui, à l'âge de quatre-vingt dix ans, raconte son enfance et son adolescence dans une France accueillante des années 20. Idiss vivra toujours au sein de sa famille à Paris jusqu'à sa mort. Pour échapper à la déportation des Juifs, sa fille et et ses petits-fils (dont Robert Badinter) quitteront Idiss et Paris pour se réfugier en province. Cette séparation tragique assombrira la fin de sa vie. Je reviendrai sur ce livre dans mon blog tellement il me semble important aujourd'hui. Sylvie a retenu le récit autobiographique d'Edouard Louis, "Pour en finir avec Eddy Bellegueule". Cet ouvrage coup de poing peut déranger ou enthousiasmer les lecteurs(trices). L'auteur dénonce sa famille homophobe, la misère sociale et intellectuelle et revendique hautement sa liberté de vivre sa différence sexuelle. Pascale a recommandé la lecture d'un auteur soudanais, Abdelaziz Baraka Sakin, "Le Messie du Darfour", publié chez Zulma. Le personnage féminin, Abderahman, porte un prénom masculin et veut se venger des terribles milices Janjawids. Avec son mari, elle décide de passer à l'acte. Cette épopée dans un pays en plein chaos révèle une situation historique inextricable. L'auteur a obtenu l'asile politique en Autriche. Marie-Christine a évoqué le roman autofictif d'Eric Fottorino, "Questions à mon père", publié en 2010 chez Gallimard. Dans cet ouvrage, l'auteur va à la rencontre de son père biologique, Juif marocain, qui ne l'a pas élevé. Il découvre la vérité sur cette famille inconnue du Maroc et se met à reconnaître ce père mystérieux. Un récit émouvant et très bien écrit. Evelyne a redécouvert Louis Pergaud, écrivain bien oublié aujourd'hui. Franc-comtois, il croque les paysans dans ce recueil de nouvelles, "Les Rustiques". Evelyne, pourtant savoyarde de cœur, n'a jamais oublié ses racines franc-comtoises. La suite sur les romans nordiques, la semaine prochaine.