mardi 4 août 2015

"La nuit des lucioles"

Je fréquente au moins une fois par semaine une librairie, ce qui me semble naturel pour une lectrice passionnée de livres... La semaine dernière, j'ai franchi les portes de Garin à Chambéry pour flairer les nouveautés de la rentrée souvent installées dès le mois de juillet. J'ai aperçu sur la table des romans étrangers une très belle couverture présentant une vague déchaînée. Les Editions des Deux Terres ont réussi leur "marketing" et quand j'ai vu le nom de l'écrivain, Julia Glass, je n'ai pas hésité une seconde, ayant une envie d'un roman-pavé, agréable à lire sans tomber dans la facilité. Ces 570 pages ont comblé mon attente estivale : un sujet ultra contemporain, une saga familiale, des personnages attachants, une traduction élégante, simple et naturelle d'Anne Damour. Kit, le personnage central, à la quarantaine en proie aux doutes, se sent "en panne" dans sa vie. Il a pourtant une femme exquise, deux beaux enfants. Mais, sa carrière professionnelle bat de l'aile. Sa femme lui suggère de retrouver son beau-père, Jasper, qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Sa mère Daphné, qui l'a élevé dans une famille "monoparentale" comme on le dit ironiquement aujourd'hui, ne veut pas lui dire la vérité sur son père biologique. Son beau-père va lui dévoiler une partie du secret de sa naissance. Il va alors découvrir l'identité de cet homme obscur, retrouver une nouvelle famille, se sentir mieux en connaissant ses origines. Julia Glass possède un art empathique pour ses personnages proches du lecteur(trice). Des phrases sur les mœurs d'aujourd'hui font sourire et l'écrivain reprend dans son roman un libraire gay new-yorkais, Fenno McLeod, humble défenseur des livres qu'il n'arrive plus à vendre... J'ai trouvé une critique très sympathique dans le site Babelio que je me permets de citer (et merci à ce lecteur ou lectrice) : "lire Julia Glass, c'est retrouver une vieille copine pour papoter, faire la planche à la piscine, grignoter à pas d'heure un truc salé, se rendormir le matin, bref, ces petits plaisirs de l'existence un peu banals mais indispensables". "La nuit des lucioles" remet en question les idées reçues et éculées sur la famille. Et elle traite avec une authenticité rare, certains sujets assez tabous comme l'homosexualité, le sida, la "recomposition" des familles "décomposées", et aussi, la conquête d'une certaine paix en soi quand le secret de famille tombe comme un masque et révèle la vraie "nature" des liens familiaux. Un très bon roman pour l'été.