jeudi 14 novembre 2013

Atelier de lecture, 2

Dans la deuxième partie de l'atelier, nous avons donc abordé les lectures dites "imposées" tirées au sort. J'ai demandé à Régine son avis sur "L'éducation libertine" de Jean-Baptiste Del Amo qu'elle a relu pour l'occasion avec le même plaisir. Elle a retrouvé l'atmosphère du Paris au XVIIIè avec les odeurs, les effluves caractéristiques de cette époque et un personnage central, un héros sans scrupules, immoral, ambitieux, qui ne songe qu'au pouvoir et à la réussite sociale. Elle a aussi lu "La femme aimée" d'Andréi Makine en nous conseillant de sauter les 80 premières pages, trop lourdes pour une lecture confortable. Le roman se rapproche de la biographie d'un personnage hors du commun, Catherine de Russie,  passionnante à découvrir. Marie-Christine a découvert "L'amant de Patagonie" d'Isabelle Autissier sans éprouver un emballement particulier. Véronique a parlé du roman difficile et curieux de Soazig Aaron sur la vie d'une rescapée des camps. Sylvie-Anne est allée sur Wikipédia pour rechercher des informations sur Marie Curie car le roman du suédois Per Olov Enquist traitait de la relation entre Blanche Wittman et Marie Curie. Marie se confie à Blanche, son assistante, et raconte sa liaison avec Paul Langevin : entre la réalité et la fiction, ce livre semble très singulier, à mi-chemin de l'essai, du reportage scientifique et du roman. Nicole a apprécié le "Némésis" de Philip Roth, histoire d'un jeune homme juif pendant la guerre de 39-45, réformé pour des raisons de santé et en proie à la culpabilité. Il diffuse malgré lui la polio dans un camp de jeunes, ce qui l'entraîne dans une spirale du renoncement pour le restant de sa vie. Un grand Philip Roth. Mais Nicole n'a pas aimé le roman de Clara Dupont-Monod, "La passion selon Juette", histoire d'une jeune fille au Moyen Age, trop religieuse, trop sainte à son goût. Janine a relaté avec précision et force détails intéressants le roman vraiment historique d'Anne Cuneo, "Le Maître de Garamond", ou la vie d'un intellectuel, Antoine Augureau, au XVè siècle à Paris, imprimeur, libraire, trop audacieux pour les théologiens de la Sorbonne qui ordonnent sa pendaison pour hérésie. Geneviève a évoqué le livre de Laurent Binet, "HHhH" ou l'histoire d'un criminel de guerre, Heydrich, chef de la gestapo, l'organisateur de la Shoah, que des Résistants tchèques veulent assassiner. L'écrivain intervient à tous moments pour construire son livre en vérifiant sans cesse l'exactitude des faits. Michèle avait tiré au sort "Le héron de Guernica" d'Antoine Chopin, ou l'histoire d'un jeune garçon, qui peint des hérons en aquarelle et qui se retrouve dans le rôle de témoin après le bombardement du village basque, Guernica, immortalisé par Picasso. Rencontre entre l'Histoire et l'Art. Danièle a beaucoup aimé "La Conquistadora" d'Eduardo Manet, un écrivain cubain, une histoire haute en couleurs d'une nonne, soldate dans l'armée espagnole et guerroyant dans le Nouveau Monde. Nous avons terminé avec Evelyne qui a lu avec intérêt le livre de Claude Pujade-Renaud, "Le désert et la grâce", où il est question de l'Abbaye de Port-Royal sous Louis XIV, avec des personnages emblématiques, luttant pour préserver leur héritage intellectuel, celui de Pascal et de Racine, ouvrage très érudit qui n'a pas effrayé Evelyne, sensible déjà à l'univers de la littérature classique. Le thème de la sélection concernait le poids de la Grande Histoire dans la littérature, et les romans  lus correspondaient bien à l'influence de l'Histoire sur les petites histoires individuelles. Des idées de lecture pour nos soirées hivernales qui se rapprochent...