lundi 4 mai 2015

Escapade à Aveiro, 5

Deuxième sortie à Aveiro, la veille de mon départ : j'ai repris le train pour découvrir cette station balnéaire à 60 kilomètres de Porto. Cette petite ville, à huit kilomètres de l'océan, possède une gare couverte de fresques d'azulejos. Ces images en céramique raconte l'histoire de la cité, les marais salants, la pêche, un art de vivre en bord de mer. J'ai aperçu la bibliothèque municipale et je suis rentrée pour la visiter. Installée dans une belle villa des années 20, elle a un charme fou car les colonnes portent des citations littéraires, des photos d'écrivains couvrent les murs, des fauteuils parsement l'espace, et les rayonnages de livres sont disposés sur des estrades : un lieu confortable, convivial et ouvert sur l'extérieur. L'existence des bibliothèques publiques partout en Europe (et ailleurs) reste encore (et pour toujours, je l'espère) un acquis indispensable pour la culture et l'éducation. J'aime rentrer dans toutes les "niches" des livres même si je ne comprends la langue du pays. La réputation d'Aveiro repose sur la présence de canaux, traversant la ville à l'aide de bateaux en bois très colorés, les "moliceiros", voués au tourisme aujourd'hui. J'ai donc effectué la balade tranquille sur l'eau pour voir le village des pêcheurs. Après la gare couverte d'azulejos, les canaux, la bibliothèque, j'ai visité un tout petit musée sur l'art nouveau des années 20, une église pleine de merveilles baroques et surtout le musée d'Aveiro, situé dans un ancien couvent du XVe siècle. J'ai découvert la première salle où trône le tombeau de Santa Joana, une princesse portugaise ayant renoncé à sa condition pour entrer dans les ordres. Ce musée présente une église d'une exubérance baroque, un cloître Renaissance s'ouvrant sur plusieurs chapelles, un réfectoire, la salle capitulaire. Le musée abrite aussi une collection d'art sacré où l'on retrouve des Christ en croix, des statues expressives, torturées par la foi, des angelots, des portraits de saints, etc. Quand j'arpentais les espaces de ce musée-couvent, j'imaginais la vie de ces religieuses dont Joana, leur quotidien étant scandée par un rituel sacré et silencieux. En retournant à Porto, j'ai remarqué la présence de jeunes dans le train car Aveiro est aussi une ville universitaire, pôle d'excellence dans les nouvelles technologies avec ses 6000 étudiants. J'ai regretté de ne avoir vu le bord de l'océan, mais les mouettes des canaux signalaient la présence de la mer près de la ville. Dans mon escapade portugaise, j'ai oublié de mentionner la présence de l'océan à Porto que j'ai rejoint tous les deux jours en tramway pour respirer l'air du large, me balader sur la promenade en bois tout au long des plages, me ressourcer avec les vagues danseuses et écumeuses, chercher des coquillages sur le sable, m'accorder des moments maritimes, hors de la ville, une alternance idéale entre les découvertes citadines et la nature océanique... Porto et son fleuve, Coimbra et son université, Aveiro et ses marais salants, un petit bout du Portugal, une mosaïque dans tous les sens du terme : des Portugais formidablement énergiques, dignes et empathiques,  un fleuve à échelle humaine, des églises magnifiant la foi chrétienne, des vignes qui donnent des vins savoureux (dont le Porto), des azulejos qui illuminent les murs, un pays émouvant et attachant... J'y retournerai, évidemment...