jeudi 1 octobre 2015

Retour de Grèce, 2

Au lieu de raconter mon séjour d'une façon chronologique, je préfère la manière thématique. Comme mon objectif était de découvrir la Grèce antique dans ses sites archéologiques et dans ses musées, j'ai vu tout ce que j'avais noté dans les divers guides de voyages, feuilletés durant l'été. J'avoue que la lecture permet un premier voyage, un embarquement tissé de mots et d'images, absolument nécessaire pour mieux comprendre ce que l'on visite. J'ai pourtant "raté" ma visite de l'Acropole car j'ai opté pour le premier dimanche de mon séjour tellement je voulais revivre un choc esthétique lors de mon premier rendez-vous avec le Parthénon. D'emblée, une foule de touristes accompagnés de leur guide avait envahi le lieu. Je pense que nous étions des centaines de visiteurs à grimper sur l'Acropole en file indienne, en faisant bien attention de ne pas se faire bousculer... Deuxième contrariété, des échafaudages masquaient le devant du Parthénon et des Propylées. Je savais qu'un plan ambitieux de rénovation avait démarré depuis quatre ans mais ces travaux, certes indispensables, gâchent un peu la beauté sublime de ces monuments antiques. J'ai quand même ressenti un sentiment d'admiration devant ce lieu sacré dominant la ville depuis 2500 ans. Une fois sortie de ce chaos touristique (comme à Venise, sur la place San Marco où la foule se concentre), j'ai vite redescendu la colline pour visiter le théâtre de Dyonisios, au pied de l'Acropole et là, quelle fut ma surprise de me retrouver avec une dizaine de visiteurs alors que je venais de quitter des centaines de pèlerins parthénoniens ! J'ai arpenté le théâtre bâti au Ve siècle av JC, un berceau de la tragédie où furent présentées les pièces de Sophocle, Euripide et Aristophane. Je m'imaginais dans la première rangée, un soir au coucher de soleil, écoutant ces comédiens (tous des hommes) déclamant à travers leurs masques, des tirades terribles sur le destin des dieux et des humains. Ce théâtre n'est pas aussi spectaculaire que celui d'Epidaure mais il pouvait accueillir 15 000 spectateurs. Et comme pour tous les sites archéologiques, il faut de l'imagination pour reconstruire les monuments tels qu'ils étaient à l'origine. L'autre théâtre, l'Odéon d'Hérode Atticus, a été rénové pour recevoir le Festival d'Athènes. Depuis 2004, (date des Jeux Olympiques à Athènes), une promenade piétonnière de trois kilomètres relie les sites archéologiques à travers une forêt de pins, d'oliviers, de chênes et avec en prime, la musique des cigales... Un lieu magique et vraiment exceptionnel qu'il faut fréquenter tôt le matin et après 17h quand les cars des "tours opérators" ont quitté la ville...