lundi 5 décembre 2016

Ma retraite universitaire savoisienne

L'avantage de la retraite se situe dans une envie de retrouver un peu de sa jeunesse.... Ce paradoxe de la boucle me rappelle ma vie d'étudiante, rythmée par les cours en amphi, les travaux dirigés en petit groupe, les examens et les notes sanctionnant le passage d'une année à la suivante jusqu'à l'obtention de la licence. Puis, les périodes professionnelles se succèdent pendant près de quarante ans. De libraire à bibliothécaire, il faut lire beaucoup pour conseiller les lecteurs(trices) toujours en demande de conseils avisés sur les milliers d'ouvrages qui attendent sur les étagères et s'impatientent de sortir dans les mains de leurs emprunteurs. J'ai donc mis entre parenthèses les connaissances apportées par l'entremise des professeurs même si je me suis baignée dans les livres à chaque minute de ma vie. Depuis que j'ai quitté mon univers professionnel, (celui de la bibliothèque universitaire), j'ai retrouvé les bancs de... l'université. Chambéry dispose d'une Université Savoisienne du Temps Libre et propose des conférences le jeudi après-midi sur des sujets divers, délivrés par des professeurs de l'université. Je peux citer celles sur le catharisme, le pillage et la destruction du patrimoine antique, Verdun, etc. Les thématiques scientifiques prennent une place importante dans le programme de l'année. L'USTL propose aussi des sessions qui se déroulent en six séances et se répartissent dans trois domaines : la philosophie, l'art et la littérature. Monsieur Bouvier, professeur de philosophie, évoquera l'individualisme, Madame Gaufilet étudiera Van Weyden, Holbein, Velasquez, l'impressionnisme, Kandinsky et Sonia Delaunay. Apprendre le grec ancien, retrouver la philosophie, comprendre l'art, animer un atelier de lectures, ma retraite ne ressemble pas à un retrait... L'esprit, dit-on couramment, peut conserver sa jeunesse et je savoure mieux aujourd'hui avec les années cumulées, le monde du savoir et de la culture. Aller en cours n'est pas seulement réservé aux jeunes gens et les séniors que je rencontre dans ces séances ont une soif d'apprendre surprenante et intense. Ce goût de l'école permanente peut sembler ridicule, dérisoire et vaine, mais je considère que se cultiver, connaître et savoir sont des verbes que l'on peut conjuguer au passé, au présent et au futur...