jeudi 1 novembre 2018

Mon escapade en Côte basque, 1

Dès que j'ai atterri à Biarritz, j'ai humé l'air marin et je me suis dirigée vers l'océan comme si un aimant m'attirait irrésistiblement. Arrivée à la Chambre d'amour, mon coin préféré en Côte basque, j'ai aperçu mes chères vagues se déroulant éternellement sur le sable dans un fracas musical digne des plus grands compositeurs. Devant mes yeux toujours éblouis et jamais blasés, j'aime observer attentivement ce spectacle océanique quelque soit le temps qu'il fait. Ce mardi, le soleil automnal dorait les falaises environnantes, les plages et les digues. Autour de moi, touristes et autochtones se mélangeaient avec gentillesse et en toute tranquillité. Chacun de nous avait envie de cette parenthèse déambulatoire en bord de mer. Les surfeurs offraient un ballet tonique, rythmé par les cris des mouettes et quand l'un d'entre eux s'élançait sur sa planche, j'espérais qu'il chevauche deux à trois vagues pour défier l'océan. J'ai revu avec intérêt les sculptures de la Biennale d'art contemporain dont celle d'Anne Wenzer, la Pieta, en glaise grise, face au phare de Biarritz. Cette manifestation culturelle de très grande qualité honore la ville d'Anglet et offre ainsi aux visiteurs du site, un panorama de l'art contemporain, souvent décrié, critiqué, ignoré, marginalisé. Je me suis toujours intéressée aux artistes vivants qui me troublent, m'enchantent et me questionnent. Le matin, je pars marcher le long de la promenade de la Chambre d'amour à la Barre où j'aperçois l'Adour qui se jette dans la mer. Ces quelques kilomètres me permettent d'admirer ce panorama grandiose. Les plages se succèdent avec leur personnalité : les Sables d'or, Marinella, les Corsaires, la Madrague, les Dunes, les Cavaliers. Je les connais toutes par cœur et j'ai souvent goûté le sel de leurs vagues, la puissance de leurs remous, leurs courants dangereux depuis mon enfance. Parfois, les paysages autour de soi se banalisent et notre attention diminue. Mais, dans mon petit coin de paradis basque, les couleurs, les odeurs, les formes s'intensifient, imprègnent ma mémoire sensuelle et même si je les ai vus des centaines de fois, cet espace océanique provoque un choc esthétique à la façon du syndrome de Stendhal devant une œuvre d'art en Italie. Mon émotion reste intacte quand je me retrouve devant "mon" Océan atlantique, une véritable œuvre d'art de Dame Nature...