lundi 9 octobre 2023

Escapade italienne, Naples, 1

 La dernière étape de mon périple s'est passée à Naples car je ne voulais pas quitter la Campanie sans revoir sa perle volcanique, sulfureuse et fascinante. C'est une ville "intranquille" la plupart du temps, stressante souvent mais tellement palpitante de vie, de contrastes et de surprises. J'avais loué une chambre près de la place du Plébiscite, le cœur du centre ancien à quelques centaines de mètres de la mer. Les valises déposées, j'ai commencé la visite de la ville avec un sentiment de familiarité car j'étais venue en 2016 pour la découvrir pendant une semaine. Les images que j'avais conservées dans ma mémoire reflétaient bien la réalité urbaine qui se déroulait devant mes yeux : le brouhaha incessant des voitures et des scooters, des gens partout sur les trottoirs et dans les rues pavées, des poubelles un peu trop pleines devant les restaurants, des groupes de touristes excités. Les immeubles anciens dans des tons ocre, jaune, rouge, montrent la patine du temps et se conservent malgré tout dans un état souvent délabré. Toutes les grandes métropoles composent une mosaïque où plusieurs facettes s'entremêlent, des bonnes comme des mauvaises. Naples peut effrayer des touristes habitués à la tranquillité publique. Dans le cœur vivant de la ville, j'ai donc revu la splendide galerie marchande Umberto 1, d'un luxe incroyable avec son architecture spectaculaire. Ensuite, j'ai arpenté la Via Toledo qui me menait au Musée archéologique, l'un des plus beaux du monde ! Sur mon chemin, j'ai retrouvé un tableau du Caravage dans la Galerie de peinture, installée dans une ancienne banque. Le tableau en question montre le martyr de Sainte Ursule et j'aime l'ambiance de ces toiles avec des personnages troublants, saisissants, une mise en scène délirante, le mélange des couleurs sombres et lumineuses. Quel peintre, ce Caravage ! J'ai regretté l'absence d'une toile de Bellini, exposée en ce moment au Louvre. J'ai vu aussi une très belle collection de vases grecs. Sur la place Dante, nous avons fait une pause déjeuner dans une trattoria, baptisée "Le temps des roses et du vin" où les cocktails portaient les noms de Sartre, de Simone de Beauvoir, de Boris Vian. Un hommage à la littérature française des années 60. Après cette pause gourmande, j'ai poursuivi ma visite dans cette vertigineuse via Toledo où tout est spectacle : les boutiques, les stands, les restaurants, les librairies d'occasion, les églises toujours accueillantes où l'on se rafraichit avec plaisir (32 degrés, ce vendredi là). La suite, demain.