mercredi 25 août 2021

Escapade lyonnaise

Lyon figure en bonne place dans mon palmarès personnel des villes françaises. On ne peut connaître une cité sans l'avoir arpentée pendant des heures et des jours. J'ai donc vécu à Lyon dans les années 90 avant l'aménagement des berges du Rhône et à cette époque, j'ai surtout vu la presqu'île où j'habitais sur le quai Gailleton. Mes fenêtres donnaient sur le fleuve où passaient très souvent des péniches et des bateaux de tourisme (et aussi un flot continu de voitures !). De Perrache à la Croix Rousse, du quartier Saint-Jean à la Part-Dieu, tous les quartiers possèdent un charme certain. La place Bellecour, en particulier, concentre l'atmosphère lyonnaise avec son sol ocre, sa statue équestre de Louis XIV et ses événements culturels et commerciaux. Je me rendais souvent chez Flammarion, une grande et belle librairie dans ces années-là, pour acquérir les documents pour la Médiathèque de Tarare. Mercredi dernier, je voulais revoir le Musée des Beaux Arts, place des Terreaux pour une exposition des frères Flandrin. Le passe sanitaire (une aubaine) m'a permis de rentrer dans ce lieu accueillant avec son jardin intérieur. Les trois frères Flandrin, artistes lyonnais, ont réalisé des autoportraits, des nus masculins, des tableaux d'histoire, des paysages italiens. Elèves d'Ingres, ils pratiquent le dessin d'après l'antique et les maîtres anciens, puis plus tard, d'après le modèle vivant. Je ne connaissais pas ces trois peintres et j'avoue que l'exposition était vraiment intéressante. Je n'ai pas un goût prononcé pour la peinture du XIXe mais ces frères complices m'ont agréablement étonnée. J'ai repris ensuite le chemin des salles où j'ai retrouvé mes chers Grecs avec une koré magnifique, des vases et des objets du quotidien. La salle de l'art égyptien est particulièrement riche. Je me suis arrêtée plus longuement chez "mes" Italiens au génie incomparable. Revoir un grand musée fait un bien fou pour le moral malgré les contraintes du masque. L'ambiance silencieuse des musées me convient à merveille et montre bien le rôle apaisant et serein de l'art dans les comportements en société. J'avais choisi une brasserie lyonnaise à la décoration baroque, Le Café des Négociants, pour faire une pause culinaire. Je n'ai pas résisté à la quenelle au brochet, arrosé d'un pot de blanc ! Pour terminer ma journée, je me suis baladée dans le quartier des Brotteaux, près de la Saône et j'ai acheté la nouvelle biographie de Virginia Woolf dans une librairie originale, baptisée "Le bal des ardents", connue par son entrée constituée d'une voûte de livres anciens. On se sent vraiment dans la capitale régionale, une métropole aux accents parisiens avec beaucoup de jeunes en trottinette électrique, une circulation intense, des beaux immeubles, d'innombrables magasins, des librairies et des restaurants. Une belle échappée peut-être courte mais intense...