mardi 17 avril 2012

Virginia Woolf en Pléiade

Le Magazine littéraire du mois d'avril consacre son dossier central à Virginia Woolf. J'attendais depuis très longtemps la parution de ses oeuvres complètes dans la Pléaïde et voilà, deux volumes paraissent ce mois-ci à 120 euros jusqu'en fin août. Il était temps de voir Virginia Woolf  entrer en Pléiade et certains de ses livres ont bénéficié d'une nouvelle traduction. On trouvera ses dix romans, des nouvelles et des essais. Virginia Woolf est "tombée" dans le domaine public, soixante-dix ans après sa mort tragique, en 1941. Gallimard a saisi cette libération des droits d'auteur pour la publier dans sa collection prestigieuse. Le responsable du dossier du Magazine littéraire rappelle "sa redoutable pérennité, son éternelle actualité" et nous offre des articles très riches d'informations et d'empathie pour cette femme exceptionnelle dans le monde de la littérature. Elle est née en 1882, dans une fratrie de deux frères et d'une soeur. Elle se consacre à l'écriture très tôt, participe au groupe de Bloomsbury, rencontre son mari, Leonard Woolf en 1912. Elle subit sa première dépression mais malgré tout, elle fonde avec son mari une maison d'édition, "La Hogarth Press" et prend des positions politiques progressistes pour l'époque (le droit de vote des femmes). Elle publie ses grands romans : "La traversée des apparences", "La chambre de Jacob", "Mrs Dalloway", "Vers le phare", "Orlando", "Les vagues", "les années". Le couple Woolf voyage à travers l'Europe et se retire à la campagne. Accablée par ses dépressions, elle se suicide en 1941, en se jetant dans la rivière Ouse. J'avais déjà évoqué Virginia Woolf dans un billet de mon blog en relatant le roman biographique de Christiane Orban, "Virginia et Vita". Le dossier du Magazine littéraire me redonne une envie certaine de relire Virginia Woolf" dans son intégralité. Je vais donc acquérir ces deux volumes pour retrouver cette oeuvre tellement riche, tellement subtile. Virginia Woolf est tout simplement géniale sur le plan littéraire et sur le plan humain. J'aime sa recherche de la vérité, du sens de la vie, de la justice concernant les femmes (lire "Une chambre à soi"), son audace dans vie et sa conception de l'écriture... Elle lutte toute sa vie contre les démons de la dépression, et l'écriture la sauve de ce naufrage quotidien. Une dernière remarque pour saluer la sortie de ces deux volumes : les femmes-écrivains sont peu nombreuses dans cette collection des plus grands classiques. Notons les noms de celles qui ont osé s'affranchir de la tutelle masculine pour créer leur propre univers : Yourcenar, Duras, Colette. La collection présente une écrasante majorité du côté des hommes et quelques génies féminins... Quel soulagement pour nous, les femmes !