mardi 3 décembre 2013

Atelier d'écriture

Mylène a proposé deux exercices basés sur l'anagramme et les voyelles. Elle a évoqué le livre "Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde" d'Etienne Klein, physicien, et de Jacques Perry-Salkow, musicien de jazz. Ils s'adonnent à un jeu de mots farfelu et ludique consistant à mélanger les lettres d'un mot pour en former un autre. J'ai surtout apprécié l'anagramme sur "la madeleine de Proust" qui se transforme en "la ronde ailée du temps"... J'avoue que j'ai manqué d'imagination et de temps pour en fabriquer un alors que mes collègues en écriture ont réussi leur anagramme.  Pour le deuxième exercice, Mylène nous a lu le poème magnifique de Rimbaud sur les voyelles et un texte savoureux de Françoise Héritier sur "Le goût des mots", paru récemment. Il fallait écrire un texte sur le caractère des voyelles. Certaines participantes ont construit leur exercice sur des images animalières, florales ou voyageuses... Voilà le mien :
Le A, mon alpha, le monarque de l'alphabet,  le premier exclamatif de curiosité, le point de départ, les deux pieds plantés dans la terre des mots. Mon E, discret, indispensable, exploité, exposé, corvéable, les deux bras tendus vers l'autre, l'altruisme, termine les mots au féminin.  Mon I, sûr de lui, copilote adoucisseur de sons et de sens, trait d'union entre le ciel et la terre. Mon O, sa rondeur assumée et parfaite, indépendant et exotique, mon soleil de l'alphabet. Mon U, le mal-aimé, le marginal, deux bras tendus vers le ciel pour se faire pardonner, et mon Y, complexe et hermaphrodite, à la fois voyelle et consonne, quel destin !