mardi 10 janvier 2012

Rubrique cinéma

Ce lundi 9 janvier, je suis allée voir "Louise Wimmer" de Cyril Mennegun avec l'actrice principale, Corinne Masiero. Ce beau portrait de femme mérite le déplacement. En effet, Louise, après un divorce douloureux, se retrouve seule dans la rue. Malgré un travail de femme de chambre dans un hôtel, elle n'arrive pas à obtenir un appartement HLM. Sa dignité de femme passe par le maintien en elle de la propreté. On la voit dans les toilettes d'une station-service, d'un bar, d'une chambre d'hôtel. Cette obsession de se laver montre son combat pour se sortir de cette galère. Elle entretient aussi une relation avec un homme pour son plaisir, en refusant de parler et de se faire aider. La solidarité fonctionne aussi à travers ses contacts dans un bar qui lui sert de boîte à lettres. Ce film social dénonce la vie précaire des travailleurs pauvres qui ne peuvent pas assumer un logement. Vivre dans sa voiture devient donc la seule solution pour Louise. On ne voit pas dans ce film la solidarité familiale ou amicale. Sa solitude est poignante et son indépendance de femme la rend quelque peu "héroïque". Malgré cette existence-galère, elle aime danser, elle écoute Nina Simone dans sa voiture, elle se bat pour survivre sans se lamenter. Elle obtiendra à la fin du film un appartement et quand elle découvre enfin son nid, elle ressent un bonheur qui la submerge. Sans un toit, l'individu ne peut pas vivre dignement... Il faut noter le jeu de la comédienne Corinne Masiero, plein de sobriété, de vérité. Ce film est un concentré très bien filmé de la détresse d'une femme, et on sait bien que la vie en société devient de plus en plus difficile pour les chômeurs, les travailleurs pauvres, les femmes seules, séparées et divorcées. Heureusement que le film se termine sur une note d'espoir...