lundi 30 septembre 2019

Athènes, 2

J'ai consacré deux journées à visiter l'Acropole et les deux musées les plus importants d'Athènes. J'ai choisi de partir dès 9h, mais déjà, des grappes de touristes foulaient le pavé antique. De toutes façons, le site majeur d'Athènes est un "incontournable" du tourisme mondial. Un chiffre parle de lui même : 33 millions de visiteurs par an ! Peut-être faut-il se promener sur l'Acropole en plein mois de janvier ? Malgré la foule, j'ai revu toujours avec la même curiosité les vestiges de la Grèce antique en pensant à la déesse Athéna. Pourtant, mon regard percevait la grandeur de cette civilisation, ce "miracle grec", berceau de notre culture européenne. Toutes les nationalités se croisent sur ce plateau de 300 mètres de long sur 150 mètres de large et à une hauteur de 156m. Il faut faire preuve d'imagination pour s'isoler dans des coins moins fréquentés pour retrouver les couleurs et les sensations de nos racines antiques. Périclès a permis la construction du Parthénon, des Propylées, le temple d'Athéna Niké et l'Odéon sous la supervision du grand sculpteur Phidias. J'aime particulièrement l'Erechthéion où les Cariatides portent le toit du temple. Cette perspective architecturale exceptionnelle montre la beauté classique de l'art grec. Périclès a financé les bâtiments grâce aux mines d'argent de Laurion et au trésor de Délos. La mythologie raconte la naissance du sanctuaire dédié à Athéna, victorieuse d'un défi avec Poséidon qui proposa une source d'eau salée alors qu'elle offrait un olivier. L'olivier a gagné et Athéna, fille de Zeus et de Métis, est devenue la déesse préférée des Athéniens. Son rôle dans l'Odyssée a magnifié sa présence en Grèce où elle symbolise la sagesse mais aussi la guerre avec son casque et sa lance. Elle protège les artisans, les artistes et les maîtres d'école. Je la considère comme une des premières féministes de l'Antiquité à l'égal des Amazones. Beaucoup d'objets artisanaux représentent la déesse bien plus importante que ses parents divins. Quand je me tiens aussi devant le théâtre de Dionysos, je m'imagine assister au spectacle. La voix des comédiens et le son de la flûte racontent Eschyle, Euripide et Sophocle. Le soir, je me suis souvent promenée sur la promenade archéologique, débarrassé de ces touristes éphémères (tous ceux qui débarquent de leurs bateaux de croisière) et dans la douceur de la nuit tiède, un panorama unique au monde se présente devant mes yeux éblouis : le Parthénon, l'Odéon, les Propylées s'illuminent et nous éclairent de leur splendeur millénaire… Athéna rode dans les parages ! Comme elle est invisible, j'ai senti son souffle dans l'air…