lundi 27 juin 2022

Atelier Littérature, 2

 Danièle a beaucoup apprécié le roman culte d'un écrivain russe, "Le Pingouin" de Andreï Kourkov. Pour tromper sa solitude, Victor adopte un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L'animal déraciné se sent déprimé entre sa baignoire et le frigidaire. Un rédacteur en chef d'un grand quotidien demande à Victor, journaliste de métier, de traiter la rubrique nécrologie, un travail tranquille et lucratif. Mais, il s'agit de rédiger des nécrologies sur des personnalités encore en vie. Et ces personnes se mettent à disparaître pour de bon. Ce roman dénonce l'absurdité bureaucratique de l'ex-URSS et décrit un monde corrompu. Une lecture jubilatoire selon les critiques littéraires et un coup de cœur original de la part de Danièle qui nous a donné l'envie de découvrir cet écrivain, né en 1961 et vivant à Kiev aujourd'hui. Agnès a présenté un roman d'Emilie de Turkheim, "Le Prince à la petite tasse". Reza, un jeune Afghan, ayant fui son pays en guerre, est accueilli dans une famille parisienne pendant neuf mois. Mais, ce n'est pas toujours facile de cohabiter avec un garçon venu d'un pays si lointain et si différent. Agnès a apprécié le sujet du roman et l'espoir fraternel qu'il diffuse. Pascale a choisi le récit socio-autobiographique d'Annie Ernaux, "Les Années", un ouvrage capital dans son œuvre. L'écrivaine alterne des moments de sa vie au travers de photos et de vidéos et les met en perspective avec les événements qui ont marqué la France de 1945 au début du XXIe siècle. Ce regard de femme sur l'Histoire et sur sa propre histoire donne naissance à un texte fort, lucide, parfois mélancolique mais jamais nostalgique. Un texte incontournable pour comprendre le point de vue d'une écrivaine contemporaine devenue une "classique". Annette a lu et relu "Un coup de hache sur la tête" de Raphaël Gaillard. Cet ouvrage parfois savant et souvent passionnant aborde la question de la créativité artistique. D'où vient donc ce don de créer ? Peut-être que la "folie" ou les désordres mentaux influencent cette capacité. Le psychiatre analyse les mouvements littéraires comme les Romantiques allemands, les Surréalistes et les artistes dits maudits. Dans la généalogie, des traces de maladie mentale chez un ancêtre dénote un lien de parenté entre folie et créativité : "Notre ADN nous rend vulnérables aux troubles psychiques en même temps qu'il nous permet de créer". Odile avait déjà présenté cet ouvrage singulier comme un coup de cœur lors d'un précédent atelier. Geneviève a bien aimé le dernier ouvrage de Pascal Bruckner, "Dans l'amitié d'une montagne : petit traité d'élévation". Dans un style sensuel, le philosophe raconte sa passion de l'alpinisme, vécue aussi comme une recherche de l'Absolu et un retour à sa jeunesse. Elle a ajouté un deuxième coup de cœur qui m'a particulièrement ravie : un recueil de Virginia Woolf, "Rêves de femmes". Ces six courtes nouvelles condensent tout le génie littéraire de l'écrivaine anglaise qui n'a cessé de revendiquer l'autonomie morale, affective et sociale des femmes. Une très bonne idée de lecture pour entrer dans l'univers impressionniste et sensoriel de la sublime Virginia.