lundi 13 mars 2023

Une bonne nouvelle : la nouvelle floraison des librairies

 Un article du Monde a attiré mon attention sur "l'étonnante floraison des librairies". J'ai conservé une identité de "libraire" car dans les années 70, j'ai travaillé dans une grande librairie de Bayonne, "Le Livre", aujourd'hui disparue et un an plus tard, j'ai ouvert près du Musée basque la mienne. A l'époque, le prix du livre était libre et la concurrence avec les grandes surfaces m'a été fatale. J'ai fermé ma librairie alors que Jack Lang avait imposé la loi du prix unique du livre qui a certainement sauvé des milliers de librairies en France. Cette expérience de cinq ans m'a profondément marquée évidemment jusqu'à ma pratique du métier de bibliothécaire. Je me souviens d'avoir présenté des nouveautés sur une table dans mon premier poste à Eybens et ma collègue trouvait cela assez étrange de procéder de la sorte. J'apprécie que les bibliothèques ressemblent à des librairies et vice versa. Ce sont, au fond, des sœurs jumelles au service de la lecture, une mission qu'elles remplissent au mieux. Quand je lis dans le Monde que des jeunes quadragénaires s'engagent dans ce métier passionnant mais ô combien précaire, je ne peux que m'en féliciter. Le Centre National du livre soutient quelques initiatives sur tout le territoire. Il existe 3500 librairies indépendantes, réputées les moins rentables dans le commerce de détail avec seulement 1% de bénéfice net. Bon nombre de gérants ne se rémunèrent pas la première année (ni souvent les suivantes !). Dans la formation donnée à l'école des libraires, les formateurs préviennent les futurs libraires : des horaires larges, des colis à transporter, des clients pas toujours accommodants, des recettes parfois épisodiques. Mais, l'engouement pour ces commerces "intelligents" ne cesse de progresser. En Bretagne, onze magasins ont vu le jour, huit en Aquitaine. A Chambéry, une nouvelle librairie franco-italienne,  "L'accent qui chante" est née en 2021, rue Sainte-Barbe, près de la Place Grenette, spécialisée en littérature italienne en langue originale et traduite en français. Je fais toujours l'éloge des librairies partout en France et aussi à l'étranger. Même si je ne comprends pas la langue, comme à Berlin, je visite toujours ces espaces hautement culturels et civilisationnels. Quand je pense à la période du Covid, j'étais vraiment étonnée que ces commerces ne soient pas considérés comme essentiels, une décision maladroite qui a été réparée par la suite. Les librairies restent malgré tout fragiles et il faut les soutenir en les fréquentant le plus souvent possible et en acquérant aussi de très bons livres !