dimanche 21 avril 2013

Un peu de philosophie

Je viens de terminer un essai, "L'effervescence du vide" de Nicolas Grimaldi, édité chez Grasset en 2012. J'ai réussi à le lire grâce à une prose "compréhensible", écrite dans un langage à la portée de tous les lecteurs(trices). Le récit se rapproche d'un journal autobiographique car Nicolas Grimaldi revient sur ses débuts de professeur de philosophie dans les années 70. Il est très sévère sur cet esprit de Mai 68 qui régnait dans le milieu universitaire à Paris et en province. Il raille le niveau intellectuel des jeunes révolutionnaires, leur intolérance politique. Nicolas Grimaldi décrit aussi la médiocrité des universitaires, la bassesse des relations professionnelles, la difficile intégration de tout enseignant "nouveau". Le portrait qu'il dresse de sa vie dans l'enseignement supérieur est loin d'être flatteur et positif. Quand il quitte l'université pour se consacrer entièrement à l'écriture de son œuvre philosophique, il se sent libre. Il n'oublie pas aussi d'attaquer l'art contemporain, une coquille vide pour lui, une "effervescence du vide". Cet essai mêle avec bonheur les réflexions philosophiques avec des instants de vie personnelle et il termine son livre en évoquant l'irruption de la maladie : il subit une crise d'angoisse. Cet incident l'éclaire sur le sens de la vie. Je cite un passage : "A cet instant où tout allait être perdu, je sentis soudain combien tout eût été différent si j'avais pu transfuser quelque chose de ma vie dans une autre. (...) La vie est à elle-même son propre sens. La vie vit de se répandre et de se communiquer". Cet essai abordable et très intéressant m'a donné envie de découvrir ses œuvres antérieures : "Traité des solitudes", "Métamorphoses de l'amour", "L'inhumain". Je sais que Nicolas Grimaldi vit à Socoa, sur la Côte basque face à l'océan, dans un phare... J'ai découvert cette information dans une revue de philosophie et je l'imagine comme un sage ermite assis à sa table de travail et levant son regard sur ce port d'une beauté rare.