mardi 17 janvier 2017

Rubrique Philosophie

Le grand avantage des bibliothèques réside dans la constitution d'un fonds pérenne de livres. En librairie, se côtoient des nouveautés et des livres de poche et on ne trouve pas d'ouvrages datant du siècle dernier, à part quelques raretés. A la médiathèque de Chambéry, il existe aussi un fonds invisible aux yeux des lecteurs(trices) et les ouvrages n'apparaissent que sur le catalogue informatisé. Je regrette parfois que la majorité des documents soit consultable sur place, ce qui est frustrant quand on ne dispose pas assez de temps pour lire sur place. J'ai eu la bonne surprise de rencontrer sur une étagère un "vieux livre" de 1990, un exploit ! Les bibliothécaires ont du avoir pitié de ce titre : il s'agit d'un ouvrage d'Epicure, publié chez un éditeur malheureusement disparu qui se nommait Hermann. J'avais acheté dans cette maison d'édition le célèbre "Banquet" de Platon, illustré par ma peintre préférée, Vieira da Silva. Cet "Epicure" contient une très intéressante introduction de Jean Pierre Faye, une préface de Maurice Solovine, une vie du philosophe par Diogène Laerce (du IIIe siècle après J.-C.) et ses textes dont il reste que trois lettres (à Hérodote, à Pythoclès, à Ménécée). Un lecteur a griffonné sur les pages (qui est ce mystérieux amateur d'Epicure ?) et cela ne me gêne pas, bien au contraire... Je partage avec cet inconnu mon accord pour telle maxime et telle pensée. Je ne vais pas raconter la vie toute philosophique de cet homme, né à Samos, d'un père grammairien et d'une mère magicienne... Avec des parents de cet acabit, le destin d'Epicure ne m'étonne guère... Je préfère vous livrer quelques phrases de cet inventeur de la sobriété heureuse, de l'amitié bienveillante et d'une conception "atomiste" de la vie : "Chacun de nous quitte la vie avec le sentiment qu'il vient à peine de naître", "Il est inutile de demander aux dieux ce qu'on peut se procurer par soi-même", "Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder le bien inestimable qu'est la liberté", "Cache ta vie". Le livre sur les doctrines et les maximes d'Epicure, n'a pas été "désherbé" par une bibliothécaire, peut-être sensible à la sagesse épicurienne... Tant mieux pour les lecteurs de la médiathèque...