mardi 28 novembre 2023

Atelier Littérature, 1

 Ce jeudi 24 novembre, nous étions une bonne dizaine de lectrices à nous retrouver à l'AQCV pour le deuxième atelier de la saison. Nous avons pris tout notre temps (les deux heures de l'atelier) pour parler de la rentrée littéraire de septembre et des prix littéraires. Geneviève et Annette avaient choisi le prix Goncourt, "Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andrea aux éditions l'Iconoclaste. La première lectrice a été déçue par ce roman historique qui raconte l'histoire d'un sculpteur, Mimo, atteint de nanisme. Dès qu'il voit Viola, une héritière d'une famille prestigieuse, il tombe amoureux. Les deux amants traversent la période du fascisme en Italie et tentent de vivre leur amour avec des soubresauts. Annette a bien apprécié le décor italien, les paysages et s'est montrée moins catégorique que Geneviève. Ce prix Goncourt ne fait pas battre les cœurs de nos lectrices malgré son projet romanesque dans une Italie vibrante de vie, la sculpture. J'ai bien vérifié les critiques professionnels qui semblent tous "enchantés" par ce récit d'une écriture assez plate. Odile et Geneviève (notre dernière recrue) ont lu "L'enragé" de Sorj Chalandon et l'ont beaucoup apprécié. En 1934, 56 gamins se sont révoltés dans un centre d'éducation surveillée de Belle-Ile-en-Mer. Tous ont été capturés sauf un. L'écrivain va raconter la vie de cet enfant, né enragé, né sans amour, qui lui ressemble beaucoup. Geneviève a qualifié ce roman "d'âpre, de rude, d'émouvant". Odile a été emportée par le destin de ce personnage hors norme. Sorj Chalandon possède un talent certain : il n'ennuie jamais ses lecteurs et ses lectrices. Mylène a lu avec plaisir le dernier Modiano, "La danseuse", publié chez Gallimard. Elle a retrouvé les thèmes chers de l'écrivain : souvenirs flous, mémoire défaillante, personnages en marge, brouillard modianesque. Certains critiques ont constaté une fadeur dans ce récit de 90 pages, mais, il vaut mieux le lire pour se faire une opinion personnelle. Régine a présenté "Triste Tigre" de Neige Sinno, publié chez P.O.L Ce récit sur l'inceste a reçu plusieurs prix dont le Femina et percute la rentrée littéraire de septembre. Ce sujet sensible, les crimes sexuels intrafamiliaux, appartient-il à la littérature ? Neige Sinno nous répond par l'affirmative en inscrivant son récit dans un style incisif, un style au scalpel pour dénoncer son beau-père, qui, après neuf ans de prison, a refait sa vie, s'est marié et a fondé une nouvelle famille. Régine a relevé quelques phrases qu'elle a trouvées injustifiables. Odile était plus attachée à l'intérêt que représente la dénonciation des viols sur la narratrice, âgée de sept à quatorze ans. Ce récit dérangeant et difficile mérite tout de même une lecture attentive pour constater les dégâts ravageurs de ces crimes insupportables sur les enfants au sein d'une famille. (La suite, demain)