mardi 7 février 2012

Sauvons la lecture !

Danièle Sallenave lance un cri d'alarme dans le dernier Marianne. Elle constate que les Français n’ont jamais aussi peu lu. Je reprends les chiffres d'une enquête citée par le magazine. "En 1973, 31 % des ouvriers n’avaient lu aucun ouvrage dans l’année. En 2008, ils étaient 44%. Même érosion chez les employés dont le pourcentage de « non lecteurs » a doublé, passant de 14 à 28% (1). Parmi les classes privilégies aussi, la lecture a reculé : en 1973, 64 % des cadres supérieurs lisaient plus de vingt livres par an. En 2008, ils ne sont plus que 33%. L’écrivain Danièle Sallenave s’alarme de la situation et pointe la responsabilité de l’école." Ces statistiques sont quand même inquiétantes pour les amoureux du livre. Danièle Sallenave accuse l'école d'abandonner la transmission de la littérature, des grands textes classiques et contemporains. Elle espère encore que la lecture peut perdurer : « Je suis persuadée que tous les enfants possèdent en eux la volonté de mettre en route leur imaginaire qui les pousse naturellement vers la littérature. Mais si elle n’est pas stimulée, cette force peut s’éteindre. C’est la mission de l’école que de sensibiliser les élèves aux grands textes classiques. Malheureusement, elle y a renoncé. A cause de Pierre Bourdieu, notamment. Ou plutôt d’une mauvaise interprétation des thèses bourdieusiennes. Trop souvent, les enseignants ont tendance à penser que la haute culture, à commencer par les œuvres de fiction, est réservée à l’élite. Alors qu’au contraire, l’école devrait donner un accès à la haute culture aux élèves qui arrivent avec un bagage moins fourni que les autres." Elle cite une expérience qu'elle a menée auprès de jeunes collégiens constatant leur intérêt pour Rimbaud. Elle propose que la grammaire utilise les phrases tirées de textes littéraires. L'excellence pour tous et non pas pour certains issus de l'élite. Quand j'étais à l'école et au lycée, les nombreuses dictées que nous faisions étaient des extraits de Colette, Giono, Alain-Fournier, Anatole France, et de tant d'autres écrivains. Il faut remettre les dictées à la mode. C'est grâce à cette méthode que j'ai apprécié dès mon jeune âge la beauté de la langue française... Comme elle a raison... Heureusement qu'on peut compter sur des voix qui comptent dans notre société... Danièle Sallenave ne mène pas un combat d'arrière-garde mais d'avant-garde !