mercredi 27 avril 2016

Atelier de lectures, 2

Dans la deuxième partie de l'atelier, nous avons partagé nos découvertes de quelques écrivains italiens. J'avais proposé une bibliographie, composée de dix romans italiens, emblématiques du XXe siècle. Les lectrices n'ont lu que la moitié de mes suggestions. Je vais abandonner avec regret l'évocation du merveilleux Antonio Tabucchi, du facétieux Umberto Eco, du mélancolique Cesare Pavese et de la malicieuse Elsa Morante... Je n'ai pas pensé à distribuer un écrivain par lectrice et cela nous aurait permis d'aborder un bel ensemble littéraire transalpin. Danièle a eu l'excellente idée de lire "Le Guépard" de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa. Elle a comparé cette lecture à celle de "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez tant l'œuvre captive l'attention, déroule un monde en soi, un monde finissant et crépusculaire. Le film de Visconti, tiré de ce roman majeur, relate à merveille le mode de vie de la noblesse sicilienne. L'histoire du prince de Salina, contraint d'accepter que son neveu Tancrède épouse une fille de commerçant, marque la fin d'un ordre social séculaire. Une fresque socio-historique fastueuse. Janine a relu "Un amour" de Dino Buzzati, moins connu que "Le Désert des Tartares". Un bourgeois milanais fréquente une maison close et tombe fou amoureux d'une "pensionnaire", Laïde, une femme légère, inconsistante et menteuse. Cette passion le ravage et finit par le détruire. La critique a salué ce dernier roman de Buzzati écrit vingt ans après le "Désert des Tartares". L'écrivain a aussi composé beaucoup de nouvelles. Mylène nous a raconté avec talent, l'une d'entre elles, nommée, "L'œuf". Le troisième écrivain, Erri de Luca, a attiré les critiques les plus enthousiastes.  Nous sommes, en majorité, toutes sous le charme de cet écrivain, de son œuvre et de sa vie. Je ne citerai que "Le poids du papillon" raconté avec conviction par Evelyne, une histoire d'un braconnier et d'un chamois, qui finiront par mourir ensemble, tous les deux victimes du temps qui passe : une fable philosophique qu'Erri de Luca sait mettre à la portée de tous les lecteurs. Nous avons parlé d'Alessandro Baricco et de son  "Novecento : pianiste", une pièce de théâtre sur un jeune garçon confiné dans un navire de croisière et se découvrant un talent pour le piano. On a aussi évoqué la saga géniale d'Elena Ferrante, (un pseudonyme non élucidé), "L'amie prodigieuse", une histoire d'amitié entre deux filles très différentes dans un Naples des années 60. Le tome deux, "Un nouveau nom",  vient de sortir chez Gallimard. J'ai présenté pour ma part le roman de Giorgio Bassani, "Le jardin des Finzi-Contini", paru en 1964. Ce roman culte raconte l'histoire d'un jeune homme, (l'écrivain lui-même) amoureux d'une jeune fille, Micol, et ami de son frère. Il n'ose jamais avouer son amour à la jeune fille et quand il se décide, le trop tard met fin à leur relation... L'arrière-plan socio-historique de Ferrare dans les années 30 montre la montée du fascisme et de l'antisémitisme dans une Italie en proie à ses démons. En une heure, nous avons partagé  la découverte de chefs d'œuvre de la littérature italienne... Pas mal, quand même ! Pour le choix des titres proposés, j'avais lu auparavant  quelques articles de l'ouvrage de Dominique Fernandez, "Le voyage d'Italie", une mine d'or pour tous ceux qui ont choisi l'Italie comme pays culturel d'adoption...