mercredi 10 mai 2023

Escapade italienne, Parme

 En prononçant le mot "Parme", on pense le plus souvent à sa réputation culinaire : le jambon de Parme (le prosciutto di Parma) et le parmesan (le parmigiano reggiano). Je suis gourmande de naissance et j'apprécie fortement ces nourritures terrestres authentiques. J'ajouterai surtout un roman enchanteur, "La Chartreuse de Parme" de notre écrivain français, Stendhal, l'amoureux ardent de l'Italie ! Marcel Proust évoque Parme dans "Du côté de chez Swann" : "Le nom de Parme, une ville où je désirais aller depuis que j'avais lu la Chartreuse, m'apparaissait compact, lisse, mauve et doux". J'ai donc organisé mon escapade en fonction de ma quatrième étape, Parme en Emilie-Romagne. Dès que j'ai pénétré dans le centre ancien, j'ai vite remarqué la richesse de la ville grâce à ses entreprises agroalimentaires dont la marque célèbre Barilla. Dotée d'une université d'avant-garde sur le plan scientifique et littéraire, plus de 30 000 étudiants fréquentent les dix facultés. J'ai commencé par la visite du Baptistère, érigé en 1196, dédié à Saint Jean-Baptiste. Ce magnifique édifice est l'œuvre de Benedetto Antelami. De forme octogonale, la lumière joue sur l'alternance des marbres blancs et roses de Vérone. A l'intérieur, les murs présentent seize côtés et sont habillés de fresques représentant la vie de Jésus. Des statues ponctuent l'espace et symbolisent les activités liées aux mois de l'année. C'est l'un des baptistères les plus importants du monde chrétien. Le Duomo proche du Baptistère affiche un style roman lombard. Le Corrège a signé les fresques de la coupole symbolisant l'assomption de la Vierge Marie. J'ai retrouvé ce  même Le Corrège dans la Chambre de l'Abbesse, située dans l'ancien couvent des bénédictines de San Paulo. Une chambre au plafond fantastique avec un décor de jardin verdoyant peuplé de personnages de la mythologie classique. L'Abbesse est représentée sous les traits de Diane, déesse de la chasse. Après une pause restaurant dans la "Forchetta", un établissement incontournable de Parme, j'ai poursuivi ma découverte de la ville. Le Palazzo della Pilotta, un imposant palais du XVe siècle se compose de trois cours et abrite le théâtre Farnese, la Galerie nationale de Parme et le Musée archéologique. Le Théâtre peut contenir 5 000 spectateurs. Il a été détruit pendant la guerre de 39-45 et reconstruit à l'identique. La Galerie, l'une des plus intéressantes du pays, expose des tableaux de Fra Angelico, de Canaletto, du Corrège, du Parmesan, de Tintoret sans oublier un sublime Léonard de Vinci, la délicieuse "Scapigliata". J'ai admiré dans le Musée archéologique national mes chers vases grecs et étrusques, trouvés dans les fouilles près de Plaisance. J'ai terminé ma soirée dans une terrasse de bar où j'ai remarqué la bonne humeur des Italiens et des Italiennes qui pratiquent vraiment un certain art de vivre, la dolce vita, Cette douceur de vivre n'est pas une légende car je l'ai bien remarquée dans chaque ville traversée de Bergame à Pavie ! Un effet du prosecco peut-être...