jeudi 27 juillet 2017

Escapade en Côte Basque, 5

Je termine l'évocation de mon pays natal dans ce cinquième billet. J'ai évoqué les plages d'Anglet, vastes, majestueuses qui permettent à tous les amoureux de l'océan de s'étendre sur le sable sans se gêner... Les surfeurs, hommes et femmes s'élancent à l'assaut des vagues et passent devant nous, simples visiteurs, avec une concentration digne des plus grands athlètes... J'admire souvent leur beauté physique, leur audace insensée et leur calme olympien. Ils me font penser à des toréadors aquatiques (même si la corrida pose le scandale de la mise à mort du taureau) face aux vagues taurines et dangereuses. Cette région aime les défis : il faut détenir un sacré courage pour affronter la force des vagues et des courants marins. Quand on en reçoit une de deux mètres et plus qui s'abat sur vous et vous entraîne sur le rivage, le corps perd le contrôle et se fait secouer comme un sac de pommes de terre... J'ai vécu plusieurs fois cette expérience et c'est pour cette raison qu'il faut se méfier de l'océan. Il vaut mieux l'admirer de loin et attendre la marée basse pour se baigner sans danger. Je respecte les consignes et dès que les maitres-nageurs rabattent les baigneurs entre les deux poteaux pour éviter le pire, j'obéis sans hésiter... Il m'est arrivée d'assister à des sauvetages et ces incidents montrent bien l'inconscience de certains qui se croient invincibles... Mon rapport à la mer date de mon enfance car dans la petite ville, Le Boucau, où j'habitais, près de Bayonne, j'allais à la mer tous les jours... A l'époque, tous les enfants se retrouvaient dans un petit port qui se nommait "La Cale" et nous nous baignions sans aucune surveillance des parents. Quelle liberté à cette époque pour les enfants ! Je partais à la pêche avec des petites camarades et nous ramenions des petits poissons pour une friture hypothétique. Quand j'étais au lycée, je révisais mon bac à la plage... Et tous les étés quand je travaillais dans ma librairie, je me promenais le matin à la Chambre d'amour avant d'ouvrir la boutique... Mes amies savoyardes se moquent gentiment de moi car je ne suis pas une randonneuse de montagnes savoyardes (dommage pour moi...). Mais, l'enfance laisse une empreinte indélébile dans notre inconscient et les paysages marins ont forgé mon imaginaire... Heureusement, je reviens souvent dans mon bord d'océan pour respirer, réarmer mon moral et me nourrir de toute cette beauté naturelle. Je termine cette série sur la Côte Basque en conseillant le spectacle quotidien et gratuit des couchers de soleil. A Biarritz comme à Anglet, entre 9h et 10h, le soleil disparaît dans un rougeoiement splendide... J'ai même assisté le dernier soir de mon séjour à un coucher de soleil dans un ciel d'orage où l'horizon était jaune et gris avec des nuages dentelés, une festival de couleurs et de formes et personne pour admirer ce panorama... La pluie avait découragé les touristes. Tant pis pour eux ! Je retourne à Biarritz en fin août pour retrouver toutes ces sensations...