vendredi 20 avril 2018

Les bibliothèques de l'avenir

Dans un article du journal "Le Monde", le gouvernement prépare un plan sur les bibliothèques. Françoise Nyssen a confié la rédaction d'un rapport à l'écrivain académicien, Erik Orsenna. Lors de la remise de ce rapport, la Ministre de la Culture et de l'Information a déclaré : "Les bibliothèques doivent ouvrir plus et devenir des maisons de services publics culturels". Le projet repose sur le volontariat et plus de cent cinquante bibliothèques sur 7700 (!!!) ont déposé un dossier au ministère. La Ministre ajoute qu'elle ne contraindra aucune institution et prône l'adaptation des horaires : des ouvertures entre 12h et 14h, ouverture le samedi après-midi, en soirée et le dimanche pour les grandes villes. Elle conseille une ouverture moyenne de cinquante heures par semaine dans les villes de cent mille habitants. Evidemment, les professionnels des bibliothèques s'inquiètent des conditions d'agrandissement des horaires car ils craignent l'embauche d'étudiants qui déboucherait sur une "déprofessionnalisation" des métiers du livre, une précarisation des contractuels. A Chambery, l'ouverture de la médiathèque semble convenir aux usagers : 38 heures par semaine. Il faut pourtant noter que les horaires diffèrent selon les jours : un peu absurde quand même. Les responsables devraient proposer du 10H-19H du mardi au samedi. Parfois, la médiathèque ouvre à midi ou à 10h et parfois ferme à 18H ou 19H. Il faut bien s'en souvenir... La bibliothèque de La Motte-Servolex a encore plus compliqué le planning des horaires : ouvert le mardi matin, fermé le samedi après-midi, ouvert le jeudi à 13H, le vendredi à 15H : la flexibilité règne et les abonné(e)s doivent regarder leur marque-page pour emprunter des livres. Parfois, on aurait envie d'en savoir plus sur ces décisions : les horaires conviennent-ils davantage au personnel en place plutôt qu'aux lecteurs(trices) ? Un jour, j'oserai leur poser la question. Le projet aborde la question de l'identité culturelle de nos bibliothèques-médiathèques. La ministre évoque le partenariat avec les écoles, l'apprentissage du français pour les "primo-arrivants", une éducation à l'information pour lutter contre les "fake news" (pourquoi ce terme en anglais ?). Ces nouvelles missions nécessiteront des moyens supplémentaires que les mairies auront beaucoup de mal à satisfaire... J'apprécie quand même l'initiative de Françoise Nyssen (qui est pourtant très critiquée) car elle a mis les bibliothèques à l'honneur en considérant que leur rôle social, culturel, émancipateur reste la base des valeurs républicaines.