jeudi 25 juin 2015

Disparition de James Salter

Cet écrivain américain a vécu un destin particulier car dans sa jeunesse, il pilotait des avions de chasse... C'est quand même assez rarissime pour le noter... Il est né en 1925 dans le New Jersey et vient de mourir en pratiquant sa gymnastique quotidienne. Il débordait d'activité et portait très bien ses nombreuses et valeureuses années. Sa carrière militaire débute dans la célèbre école de West Point qui forme l'élite. Il se bat en Corée, aux Philippines et au Japon. Son premier roman qui vient de sortir en France, "Pour la gloire" est sorti en 1956 aux Etats-Unis. Ce roman raconte l'histoire d'un capitaine d'aviation en proie au doute après avoir abattu plusieurs avions ennemis. Un an après, James Salter renonce à sa carrière et se consacre à la littérature. Il écrit alors : "Il arrive un moment où vous savez que tout n'est qu'un rêve. Que seules les choses qu'a su préserver l'écriture ont des chances d'être vraies". Mais il ne rencontre pas le succès dans son pays. Il écrit deux romans dans les années 60 qui auraient mérité une plus grande adhésion. Ces deux livres, "Un sport et un passe-temps" et "Un bonheur parfait" sont publiés en France chez l'Olivier en 1996 et 97 et attirent l'admiration de nombreux lecteurs(trices). James Salter évoque l'amour, la guerre, les relations tumultueuses entre les hommes et les femmes, la trahison. En 1979, il publie "L'homme des hautes solitudes", (quel beau titre !). Son dernier roman, "Et rien d'autre", que j'avais beaucoup apprécié l'année dernière, retrace l'histoire d'un homme "ordinaire", travaillant dans le milieu de l'édition, à New York. Ses liaisons avec les femmes ressemblent à des désastres consécutifs et malgré la difficulté de vivre ces amours décevantes, il se ne lamente pas et conserve avec lucidité la délicieuse "politesse" du désespoir. Dans la notice nécrologique du journal Le Monde, Florence Noiville nous informe qu'il venait de signer la suite de ses mémoires que l'on ne lira pas, malheureusement.  Elle précise en conclusion que cet écrivain discret et élégant, était "un sacré bonhomme". Il faut profiter de l'été pour découvrir ses romans publiés en format de poche.