lundi 17 avril 2017

Rome, 1

Je viens de passer une bonne semaine à Rome et j'appréhendais le trop plein touristique avant le week-end de Pâques. Cette capitale, âgée de presque 2 800 ans et des poussières, reçoit plus de trente millions de touristes par an... La cité prend parfois des allures de "parc de loisirs à la Walt Disney" et il faut tout simplement éviter ces espaces saturés de passants qui veulent se prendre en photo avec leur tige de selfie pour épater leurs proches et leurs amis virtuels de Facebook... Je ne comprends très bien les motivations de ces voyageurs-voyeurs, fascinés par leur propre image plutôt que par les lieux visités ! Comment être seule à Rome ? Un pari possible... Je savais que je me retrouverais cernée par les groupes obligatoires de scolaires, les voyageurs organisés et harassés par leur lever matinal, les pèlerins européens et les touristes venus d'Asie... Comment admirer les monuments, les places, les musées, les sites archéologiques au milieu de la foule ? J'ai donc trouvé des solutions de repli en fréquentant des lieux dédaignés, voire complétement ignorés du commerce touristique.  Et ces espaces déserts, j'en ai trouvé plusieurs que je vais décrire dans ce blog en plusieurs billets. Je vais vite oublier les côtés déplaisants de mon escapade romaine en les dévoilant tout de suite. Il faut s'armer de patience et d'abnégation pour les Musées du Vatican malgré une réservation "coupe-file". L'attente à l'ouverture dure au moins une heure (et les malheureux sans billet, n'en parlons pas) et les files s'allongent sans cesse. La majorité des visiteurs foncent à une allure forcée vers le but ultime de leur Graal : la Chapelle Sixtine, leur Joconde italienne. Avant de parcourir le long couloir fatidique, je suis rentrée dans la Pinacoteca, un régal pour les yeux, où j'ai croisé quelques amoureux de la peinture ancienne. Les Michelangélistes volontaires n'ont pas vu ce premier musée. J'ai ensuite arpenté avec un grand intérêt quelques salles consacrées à la civilisation des  Etrusques, des Grecs et des Romains. Je m'étonne que l'art antique attire si peu de curieux... Les touristes-consommateurs défilaient jusqu'à la fresque grandiose de Raphaël (l'école d'Athènes), s'arrêtaient cinq minutes et repartaient en ne jetant aucun coup d'œil aux tableaux de Morandi, Chirico, Foujita, etc. Enfin, le chef d'œuvre de Michel Ange était à la portée de centaines de regards et là, dans cette forêt humaine, j'avoue que je suis restée quelques secondes avant de m'enfuir... Pauvre Michel Ange ! J'avais raté ce rendez-vous mais je me suis vite consolée avec d'autres génies italiens...