vendredi 6 novembre 2015

Escapade à Berlin, 2

Quand je me suis trouvée devant le Parlement (Reischtag), j'ai remarqué l'absence de grilles, de forces de l'ordre, de déploiement préventif comme à Paris. Après avoir obtenu un rendez-vous pris sur Internet, je suis rentrée après avoir montré mon passeport. J'ai tout de suite remarqué la rampe hélicoïdale qui domine l'hémicycle et une exposition sur le Parlement relatait l'installation de l'institution depuis 1999. La nuit était tombée sur Berlin et on pouvait voir la Porte de Brandebourg illuminée avec son dynamique "Quadrige de la Victoire", les tours au loin, les places et les avenues. Un grand moment pour moi de respirer la démocratie simple et sans apparat excessif. Le lendemain, un grand ciel bleu m'attendait pour admirer la Bebelplatz où je voulais découvrir la dalle de verre de Micha Ullmann. Sous cette dalle de verre, située en face de l'Université de Humboldt, se niche la bibliothèque engloutie, constituée de rayonnages blancs et vides. J'ai rencontré un Allemand d'un  âge certain qui contemplait avec moi cet ouvrage,  symbolisant le grand autodafé nazi du 10 mai 1933 où furent brûlés 20 000 livres.  Il m'a parlé en français pour me dire que "penser" était un crime sous le nazisme et nous avons énumérer ensemble les œuvres des écrivains victimes de ce massacre de l'intelligence : Thomas Mann, Stefan Zweig, Freud, Remarque pour citer les plus connus. Cette rencontre imprévue avec ce Berlinois francophile m'a plongée dans l'Histoire allemande pendant le nazisme qu'il ne faut jamais oublier. Après ce monument sous terre, célébrant avec pudeur et discrétion la folie nazie, j'ai commencé avec gourmandise mon odyssée des musées. Le lundi, beaucoup d'entre eux sont fermés mais j'ai quand même franchi les portes du "Neues Museum", du "Pergamonmuseum" dès le matin. Comme je suis passionnée par l'Antiquité, j'ai admiré dans le premier, la civilisation égyptienne avec les statues, des immenses fresques, des sarcophages et un grand nombre de pièces uniques. J'ai surtout remarqué la tête de la Néfertiti, exposée dans une vitrine. La salle des papyrus (5 000 pièces) est exceptionnelle car on peut déployer des tiroirs où sont étalés les textes les plus anciens de l'humanité. J'étais ravie de voir ces textes relatant les exploits d'Ulysse... Les bustes de Socrate et d'Homère m'attendaient dans cette salle faite pour moi. Le Pergamon comme on l'appelle en français attirait plus de touristes car il expose le monumental autel de Pergame (160 av JC), dédié à Zeus, reconstitué à l'identique mais j'ai préféré la Porte romaine du marché de Milet (2e siècle ap. JC), ville détruite en 1100 ap. JC. Des archéologues allemands ont dégagé la porte en 1903 et l'ont ramené en Allemagne... Impressionnant ouvrage d'une hauteur de 17 mètres : j'avais l'impression de faire mon marché à cette époque... Matinée dédiée à l'Antiquité pour ces deux premiers musées, mais je n'étais pas encore au bout de mes surprises. La suite, demain.